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Le méga scandale BAI qui fait tant trembler notre pays… À qui la faute ?

8 avril 2015, 10:24

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Pour l’auteure, si la BAI a fauté, le gouvernement, bien qu’ayant eu le mérite d’avoir tranché dans le vif, doit assumer les manquements qui causent un immense désarroi actuellement. Il faudrait que chaque épargnant et participant aux diverses propositions de la BAI retrouve son argent, soutient-elle.

 

Beaucoup d’analyses ont été effectuées et des conclusions tirées jusqu’ici, mais beaucoup de questions restent encore sans réponses et des zones d’ombre attendent d’être élucidées pour que la confiance revienne au sein de notre île Maurice.

 

Le «feel good factor» ambiant depuis les résultats des dernières élections est en train de s’effriter graduellement et sûrement.

 

La BAI a fauté, certes. Elle est la première responsable de la débâcle de sa banque et de sa compagnie d’assurance. Votre gouvernement a certes, lui, le mérite d’avoir stoppé net un état de fait qui aurait causé le plus grand mal au pays. Vous avez tranché dans le vif pour crever l’abcès. Nous vous en sommes tout à fait redevables.

 

Là où le bât blesse et là où monsieur le ministre des Finances, malgré ses nombreux exercices de communication, n’arrive pas à clairement formuler, c’est que cette débâcle annoncée est l’oeuvre aussi et surtout de deux institutions gouvernementales de premier ordre, à savoir les institutions régulatrices que sont la Banque de Maurice (BOM) et la Financial Services Commission (FSC).

 

Quelles qu’aient été les relations incestueuses ou rocambolesques des gouvernements passés d’avec les acteurs économiques d’alors, le fait demeure que l’actuel gouvernement, le vôtre, M. le Premier ministre, est toujours responsable desdites institutions. De ce fait, il doit répondre jusqu’au bout des manquements qui aujourd’hui causent un immense désarroi à presque un sixième de la population, épargnants et assurés confondus, et sapent, de ce fait, la confiance des éventuels investisseurs.

 

Au nom de la sacrosainte «bonne gouvernance», il est connu que toutes les banques indistinctement et les institutions financières de la place sont passées au crible, et sont régulièrement, systématiquement, pour ne pas dire outrancièrement, auditées. Les listes de transactions de toutes natures leur sont réclamées quotidiennement, hebdomadairement, mensuellement, sans compter les multiples examens de bilans.

 

 

Quel usage fait-on donc de tout cet arsenal d’informations acquises ? Nous pensions que c’était for due diligence, afin de déceler les failles, fraudes et autres Ponzi en gestation ?

 

Nos pseudo-régulateurs sont-ils des analystes qualifiés et capables de faire du «Serious forensic introspection» ?

 

Pourquoi le gouverneur de la BOM n’a-til pas sévi aussitôt que la fragilisation des actifs de la Bramer Bank s’annonçait ?

 

Pourquoi la BOM ne lui a-t-elle pas avancé les fonds nécessaires, being the Lender of last resort ?

 

Pourquoi la Financial Services Commission a-t-elle approuvé le Scheme «Super Cash Back Gold» au départ ?

 

Pourquoi la directrice de la FSC, employée par l’État, n’a-t-elle pas opposé, en amont, son veto à un projet d’assurance, en l’occurrence le «Super Cash Back Gold», si son analyse trouvait ce dernier inapproprié, voire toxique ?

 

Pourquoi la Financial Services Commission a-t-elle, au fil de nombreuses années, laissé pourrir et gangrener une telle situation ? Pire, consciente de sérieux soupçons d’irrégularités pesant sur la BAI, elle a tenu 50 réunions sans pour autant trouver d’issues. Et M. le ministre Bhadain d’avancer que la FSC n’a pas joué son rôle… Le gouvernement est donc responsable de ne pas avoir assumé. N’oublions pas que les gouvernements passent, mais que les institutions restent. Elles sont l’ossature stable d’un pays.

 

Est-ce que les clients assurés doivent subir les conséquences d’une telle indigence, couplée d’une «mauvaise gouvernance» ?

 

Pourquoi stigmatisezvous et ostracisez-vous les 24 000 assurés ayant participé au «Super cash Back Gold», qui, de bonne foi, ont souscrit à une assurance, comme cela leur a été proposé. Ils étaient loin de deviner que c’était un «Ponzi in disguise». Eux aussi sont victimes de cette vaste supercherie de la BAI, cautionnée par le laxisme alarmant d’un régulateur censé devoir protéger les consommateurs d’assurance.

 

Dans votre sagesse, M. le Premier ministre, pensez-vous réellement que l’assuré lambda pouvait deviner que parmi cette corbeille de propositions alléchantes, à savoir la BAI A, le Top Hat Endowment Plan, le Cash Back Money Plus Plan, la Level & Decreasing Term Assurance et le Super Cash Back Gold, que cette dernière était un Ponzi ?

 

Pourquoi donc un traitement différent comme préconisé par le point 6 du communiqué officiel émis par les conservateurs ce 6 avril ? Pour terminer M. le Premier ministre, je voudrais vous dire que bon nombre de nos concitoyens ont perdu de grosses sommes d’argent et ont beaucoup souffert lors du scandale «Ponzi» d’il y a deux, trois ans. Toute la population en a tiré de sérieuses leçons ; pour preuve, elle fait grandement confiance aujourd’hui aux banques et aux assurances. Mais hélas, le gouvernement lui, ne semble pas avoir bien appris la leçon.

Souvenez-vous que le gouvernement d’alors, représenté par son ministre des Finances, le gouverneur de la BOM d’alors et la directrice de la FSC d’alors, toujours en service à ce jour, n’avaient fait que constater les dégâts, réactifs comme à l’accoutumée. Ils rejetaient l’anathème sur autrui. L’histoire hélas, se répète au grand dam de tous, cette année.

 

L’enfer, c’est les autres, semblent-ils dire.

 

Ma démarche, M. le Premier ministre, est que chacun des épargnants et participants aux diverses propositions de la BAI, quelles qu’elles soient, retrouve son argent durement gagné.

 

Je vous remercie de votre aimable attention et de votre sage intervention.

 

Anna MOUNSMIE

Citoyenne

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