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Abus sexuels: De Ravel – Puissance Fric
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Abus sexuels: De Ravel – Puissance Fric

La Fontaine écrivait, il y a plus d’un siècle : «Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.» Je ne voudrais pas remettre en question le jugement, mais la manière dont le pédophile s’y est pris pour forcer ce verdict.
De Ravel est puissant financièrement. C’est ce qui lui a permis de retenir les services d’un ténor du barreau et d’un ténor de la médecine, sans compter les traitements qu’il a pu se payer sans passer par une quête publique.

Imaginons un instant que ce ne soit pas de Ravel… mais qu’il s’appelle Raoul, de Cité-la-Cure, Ramesh, de Fond-du-Sac ou encore Raouf, de New York. Ce citoyen lambda est poursuivi pour avoir fait des attouchements sur la fille de dix ans de sa concubine. Il est d’abord arrêté – la police va objecter à sa remise en liberté sous caution à sa première comparution. Il lui faudra vendre sa mobylette pour pouvoir s’offrir les services d’un avocat craze-crazé. Un malheur n’arrivant jamais seul, il souffre de maux de tête atroces. Il part pour l’hôpital et en revient avec Panadol et Piriton. Après trois jours, il repart pour l’hôpital. Cette fois, on décide de lui faire passer un examen approfondi. Malheureusement, l’appareil étant en panne, il doit obtenir un rendez-vous pour aller le faire dans un autre hôpital. Enfin c’est fait… il n’a plus qu’à attendre les résultats. Après quinze jours d’attente pendant lesquels il se tord de douleurs insupportables, il s’enquiert auprès de l’hôpital. Là, c’est le choc : son dossier s’est égaré. Finalement après avoir expliqué son cas sur une radio privée, il a rendez-vous avec le surintendant de l’hôpital. Les choses s’activent enfin, car on a découvert que son cas est grave : il souffre d’une tumeur maligne au cerveau. Il doit être envoyé d’urgence en Inde pour y être opéré. La contribution de l’État n’étant pas suffisante, il doit avoir la permission de la police pour faire une quête publique tout en vendant tout ce qu’il possède et qui soit vendable, sans compter qu’il fait l’objet d’une objection to departure. Néanmoins on fait diligence et il peut enfin partir se faire soigner.
Son opération terminée, il est de retour, bien diminué. Son opération a réussi, mais il n’a pas longtemps à vivre. En même temps, son procès reprend. Son avocat craze-crazé essaie de le tirer d’affaire sur un point de droit ou en plaidant la brutalité policière. Hélas, il est reconnu coupable et envoyé à Melrose où il passe le gros de son temps à l’hôpital de la prison. Je vous laisse deviner la suite.
«VOTRE culpabilité vous hantera pour le reste de vos jours. Vous regretterez alors de ne pas avoir payé votre dette envers vos victimes et envers la société.»
Revenons à de Ravel. Sa chance – ou plutôt son fric – qui fait sa puissance a fait la différence. Il s’en sort avec quelques peanuts qu’il avait probablement dans la poche de son pantalon. Que vous serez puissant ou misérable… Un autre puissant avant lui – vous vous souvenez du légume d’Air Mauritius qui était au seuil de la mort… mais qui vit encore – avait utilisé la même tactique. De Ravel finira donc ses jours bien au chaud chez lui, entouré des siens ! Non IL NE LE MÉRITE PAS. Il aurait dû connaître la prison de Beau- Bassin ou Melrose, ne serait-ce que pour quelques mois… pour expier. Ce serait la meilleure façon pour lui de dire pardon à ses victimes. Excusez-moi si je suis si méchant : il devrait apprendre à vivre avec les damnés de la terre, manger la même nourriture qu’eux, connaître la température de l’eau de Melrose, dormir sur le lit d’un cachot, recevoir la visite de ses proches une fois par quinzaine, connaître l’hôpital de la prison, et peut-être même y finir ses jours ! Pour moi, c’est ça la pénitence, c’est ça le repentir.
Et ses victimes dans tout ça ? Je comprends leur frustration, leur colère. Je ne souhaiterais pas être une seule minute à leur place. Des enfants mutilées psychologiquement, des jeunes femmes meurtries à jamais. Je ne les connais pas, mais je suis persuadé que si de Ravel avait joué le jeu et accepté de payer pour ce qu’il leur a fait, ces jeunes femmes lui auraient probablement pardonné et peut-être même demandé sa libération. Mais de Ravel, c’est la puissance Fric. Il ne veut pas payer pour ce qu’il leur a fait. Il a les moyens de payer pour ne pas payer. Monsieur de Ravel, vous vous en êtes bien tiré, vous êtes satisfait, avezvous déclaré. Vous n’avez pas pris en considération un facteur : la culpabilité, VOTRE culpabilité. Il vous hantera pour le reste de vos jours. Vous regretterez alors de ne pas avoir payé votre dette envers vos victimes et envers la société.
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