Dès qu’a éclaté l’affaire Michaela Harte, tous les documents ayant trait à cette triste histoire sur lexpress.mu ont été submergés de commentaires, nos lecteurs, en particulier ceux vivant à l’étranger, disant surtout leur honte d’être Mauriciens…

Ce sentiment révèle des aspects peu réjouissants de la nature humaine. Ceux de nos compatriotes qui vivent en Irlande se sentent agressés par l’attitude des gens du pays à leur égard. Soit ils sont stupidement rongés par une culpabilité mal placée, d’où leur honte ; soit ce sont ces Irlandais qui devraient avoir honte de s’en prendre à des innocents pour ce crime atroce commis par deux ou trois imbéciles.

Un de nos lecteurs, qui signe James G. Gallen, ne peut que nous laisser admiratifs devant l’ouverture d’esprit et la grandeur d’âme dont il fait preuve : «I should like the people of Mauritius to know, that I, one Irishman, do not believe in collective blame. I do believe in the good heartedness of the Mauritian people in general. Unfortunately Mauritians in Ireland may be targeted by Irish with racist tendencies. I say “sorry” to you for that. As for the alleged perpetrators of the crime I wish them fair and compassionate justice. If they are guilty, and there are extenuating circumstances, I hope they are taken into consideration. If they are not guilty, naturally I hope they are found so.»

Ceci dit, nous avons quand même des raisons d’avoir honte à Maurice.
Honte de voir que les meurtriers de Michaela Harte comme beaucoup d’autres employés d’hôtel se laissent aller à de telles extrémités, attirés par l’argent facile.

Honte d’apprendre qu’alors que ces meurtriers essayaient de dérober quelques milliers de roupies, d’autres, des gens au pouvoir mus par une cupidité insatiable, n’auraient rien trouvé de mieux que de vendre leur clinique à l’Etat. Et pas pour des clopinettes… Les Rs 48 millions qu’a reçus le Sun Trust en janvier 2004 ayant indiqué la voie à suivre depuis
Honte de découvrir que notre Premier ministre nous a pris pour des imbéciles le 21 décembre dernier, jouant sur la fibre nationaliste à propos des Chagos pour essayer de détourner notre attention de la hausse des prix. Un mois plus tard, rien n’a été entrepris auprès du Tribunal international de la mer.

Honte de constater que Reza Issack, qui nous avait pourtant habitués à plus de discernement en tant qu’homme politique, n’a rien trouvé de mieux que de prendre la défense de personnes qui avouent eux-mêmes agir dans l’illégalité à Rose-Hill. Ainsi que l’atteste la déclaration suivante d’un marchand ambulant à lexpress.mu : «Certes, nous sommes dans l’illégalité, mais les autorités devraient comprendre notre douleur»
Effectivement, nous n’avons aucune raison d’avoir honte d’être Mauriciens à cause d’un crime commis par des idiots cupides.

Mais nous n’avons aucune raison non plus d’être fiers de l’exemple que nous donnent ceux qui nous gouvernent…