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Boycott publicitaire : juste les faits…
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Boycott publicitaire : juste les faits…

Nos lecteurs auront sans doute pris bonne note que le Premier Ministre (PM) avait, lors de l’exercice du Committee of Supply pendant l’examen des dépenses budgétaires, le 27 novembre dernier, catégoriquement nié, au Parlement, qu’il y avait un boycott publicitaire de l’express par le gouvernement. Le Hansard cite le PM comme ayant dit que «It is wrong to say that l’express had been boycotted». Le mot souligné est de nous.
Le PM, l’Honorable Navinchandra Ramgoolam répondait, à ce moment-là, sur les conseils d’on ne sait qui, à une question de l’Honorable Bhagwan concernant le budget prévu des dépenses publicitaires par le Government Information Services pour 2014.
Nous tenons simplement à rappeler que la moyenne de publicité gouvernementale canalisée vers l’express, qui est clairement le quotidien le plus vendu et le plus lu du pays, avait été de Rs 7,5 M en moyenne en 2004 et en 2005 . Cette somme fut réduite à Rs 3,9 M en 2006 et Rs 4 M en 2007, pour passer sous le million et demi à partir de 2009 (voir Tableau I). Autre fait : le gouvernement dépense un peu plus que Rs 30 M par an en publicités diverses (Rs 31,2 M en 2011 et Rs 37,5 M en 2012, par exemple).
Le volume publicitaire gouvernemental à l’express oscille d’une année à l’autre, et pour les onze mois à novembre 2013, la publicité gouvernementale a été d’un peu plus qu’un million de roupies pour la première fois depuis trois ans ! Le Premier ministre a tenté d’expliquer au parlement que le gouvernement fait son allocation de publicité en fonction des groupes de presse, plutôt que des titres individuels, mais cette explication est cousue de fil blanc et ne change, en réalité, pas grand-chose à la donne. Rappelons, à cet effet, que le premier procès engagé par La Sentinelle Ltée au nom de l’express contre le boycott publicitaire gouvernemental s’était soldé par un engagement signé du gouvernement, fin 2012, d’accorder à l’express de la publicité gouvernementale selon ses «legitimate expectations». Cependant, cet accord solennel n’avait pas été respecté par le gouvernement lui-même, ce qui avait obligé La Sentinelle Ltée à recommencer un nouveau procès au nom de son titre phare !
À titre de comparaison, soulignons que Rs 1,024 M en 2013 représente tout juste 14 % de la publicité dont bénéficiait l’express en 2004 et 2005 déjà et que cette somme représente… moins de 5 % du budget annuel de publicité du Government Information Services. De plus, si Rs 1 M de publicité représente effectivement, comme l’affirme le PM, une situation de non-boycott et de «legitimate expectation», il faut, en passant, souligner qu’il n’y a alors… plus absolument rien à craindre d’une nouvelle campagne de punition !
Pour que les lecteurs fassent leur propre jugement, nous publions aussi (tableau II), la répartition des publicités gouvernementales de 2011 et 2012 et du premier trimestre de 2013, pour les plus gros bénéficiaires et/ou les plus gros journaux.
Les conclusions sautent aux yeux. Face à l’affirmation de «non boycott» du PM, nous ne pouvions nous taire et devions y opposer des faits et des chiffres, à la fois têtus et gênants. Notre conclusion? «It is wrong to say that l’Express has NOT been boycotted» !
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