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Confusion de rôles

On ne le dira pas assez : un élu doit s’exprimer au nom de tous ses mandants, et, par extension, de la population dans son ensemble. Pas au nom d’un groupe religieux ou ethnique, ni même au nom d’une catégorie professionnelle, auxquels il s’identifie ou veut être identifié.
On se souviendra qu’en 2001, Dev Hurnam, alors en butte à d’énormes tracas avec le judiciaire, voulait utiliser sa position de député mauve pour demander à l’Assemblée nationale d’examiner la possibilité de faire destituer de DPP d’alors.
C’est du passé, dira-t-on.
Excepté qu’il y a un an, c’était Raffick Sorefan qui évoquait la charia au Parlement à propos des éventuels 38 bénéficiaires annuels des nouvelles bourses que devait financer le Loto.
Dix ans et demi après Hurnam et un an après Sorefan, il échoit à Jean-Claude Barbier de proférer des inanités au Parlement.
Il faut savoir que le député mauve du N° 1 vient d’être élu membre de l’exécutif de la Mauritius Society of Authors. Perdu dans une confusion de rôles, il n’a rien trouvé de mieux que de demander au gouvernement d’imposer une taxe sur les portables, les clefs USB et les CD ‘vierges’, soulignant que ces équipements informatiques font du tort aux œuvres des artistes locaux.
Et il ajoute, benoîtement, que l’argent ainsi obtenu pourra être utilisé au profit des artistes. Cela alors même que des membres de son propre parti ont critiqué Xavier Duval pour la taxe de dix sous sur les SMS.
Le pire, c’est que Barbier va dans le sens de la logique du hold-up gouvernemental qui veut tout taxer alors même que l’on assiste à des gaspillages sans nom des fonds publics.
Déjà à propos de la taxe sur l’alcool, il a fait preuve d’une insoutenable légèreté, stigmatisant les plus défavorisés d’entre nous ; car, selon lui, « c’est une mesure qui touche uniquement les plus pauvres ».
En somme, quand Barbier parle pour ne rien dire, il s’inscrit tout à fait dans la logique de son chef. Qui, il y a deux semaines, dans sa conférence de presse, après le discours de Xavier Duval, évoquait un « budget confetti » (whatever that means) pour cacher sa propre déconfiture.
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