On a entendu, au début de cette semaine, un Anerood Jugnauth humbled sur Radio One parler de sa rencontre avec « Paul ».

Oui, le même, ce cher Paul, celui-là même qu’il aurait, il y a à peine quelques mois, désigné sous l’impersonnel, et légèrement dédaigneux, « leader de l’opposition ».

Remontons un peu dans le temps, non pas pour évoquer la pub pour Sanatogen interdite lors de la campagne électorale de 1983 parce qu’une réplique donnait de l’urticaire à SAJ, qui s’en prenait alors brutalement à Bérenger. Pour ceux qui l’auraient oublié, rappelons que dans cette pub, les parents d’un jeune homme, après sa réussite à ses examens, lui disaient : « Bravo Paul, nous sommes fiers de ton succès… »

Arrêtons-nous à d’autres commentaires, bien plus récents, qui révèlent à quel point le destin peut nous jouer de mauvais tours :

D’abord : « Quand je vois mon enfance, quand je vois d’où je viens et où je suis, je me dis que c’est mon destin. Je suis heureux pour Pravind, pour ce qui se déroule. »

Ensuite : « Vous savez, j’ai dit à Pravind : il vaut mieux être dans caro cannes que d’aller travailler avec le MMM et Bérenger. »

Ou encore, à une question sur un éventuel conseil à Paul : « Aio ! Un conseil que je lui donnerais : il faut être honnête et sincère dans la vie. Il ne faut pas avoir de hidden agenda dans les relations avec les gens. Et puis il faut pas faire du tort aux gens. Je trouve qu’il est rempli de méchanceté. »

Honnête et sincère ! Rempli de méchanceté !

D’être « Réduit au calme » un 2 avril 2010 à être réduit à ravaler ses éructations un an et demi plus tard, le raccourci est dramatique.

C’est celui qui mène d’une interview pour intérêts personnels à une autre pour conflits d’intérêts.