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Empowering a Minister

27 août 2010, 03:42

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«Je les ai fait venir sachant que leur contrat de travail allait bientôt arriver à échéance(…). Je suis un technicien, pas un politicien. J’ai peut-être employé une mauvaise méthode de communication. Mais je crois qu’après réflexion, les travailleurs reviendront tous à de meilleurs sentiments

Ces propos, formulés à l’issue d’une rencontre avec les 80 employés de la Cleaning Unit de la Tourism Authority, sont de Joël Rault, conseiller du ministre de l’Intégration sociale, Xavier Luc Duval, en matière d’empowerment.

Empowerment. Que l’on peut traduire par “autonomisation”, c’est-à-dire la prise en charge de l’individu par lui-même, de sa destinée économique.

Ce M. Rault le dit lui-même : il est un technicien, pas un politicien. En d’autres mots, il n’est empowered qu’à être un froid exécutant. Parfois de sombres machinations. Et quand le technicien parle de formation professionnelle, les travailleurs entendent : mise à l’écart malgré les services rendus au politicien, l’un d’eux révélant même qu’on leur avait demandé de «al plas bandrol ek lafis».

Nous sommes habitués à cette logique méprisable de politiciens, de tous bords, qui abusent de leurs fonctions officielles pour se créer des fidélités, et transformer en d’avides roder bout de simples citoyens en quête d’un certain confort matériel.

Cette déclaration de Joël Rault est suivie d’une mise au point de son ministre. Xavier Duval fait d’abord ses propres louanges à propos de l’importance de cette Cleaning Unit pour l’embellissement du pays – comme si les divers services de voirie ou encore la National Development Unit ne pouvaient accomplir cette tâche.

La suite est édifiante : on découvre à quel degré d’infamie sont descendus certains politiciens.

Il explique d’abord qu’en tant que ministre de l’Intégration sociale, sa mission est de s’occuper «de ceux qui sont en situation difficile». Et propose à ceux qu’il avait initialement embauchés au Tourisme «des solutions concrètes». En l’occurrence, offrir à certains d’eux une formation. Avec une allocation équivalente à leurs salaires, s’il vous plaît.

La spirale : on commence par profiter de la misère pour créer quelques jobs.

Puis, on institue une unité pour créer une dépendance matérielle.
Et on finit par transformer un ministère entier en agence pour ses ambitions politiques.

Ce procédé cynique pour asseoir son pouvoir doit bien porter un nom.
Qui n’a rien à voir avec “empowerment”.

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