Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de la Banque mondiale , était à Maurice il y a une semaine.

Une visite édifiante pour elle à plusieurs égards, peut-on déduire de ses déclarations lors d’une conférence de presse :
Elle trouve :
— i) que l’île mérite d’être saluée pour ses efforts et 
— ii) qu’elle demeure un exemple pour les économies émergentes.

Mme Okonjo-Iweala applaudit à deux mains le fait que Maurice ait pu faire preuve de résilience face aux chocs mondiaux successifs, dont la crise financière et la chute des économies de la zone euro.

Elle était si contente Mme Okonjo-Iweala, qu’elle n’a pu se retenir de s’exclamer : «On a vraiment beaucoup à célébrer dans ce pays !»

La raison : durant les trois jours précédant sa conférence de presse, elle eu l’occasion de comprendre Maurice, dit-elle, grâce à ses rencontres avec des hommes d’affaires, des représentants de la société civile et des décideurs.
On envierait presque son enthousiasme pour notre pays : «Maurice a beaucoup de leçons et d’expériences à partager avec d’autres pays.»
Autre fleur : «Il est primordial de tendre l’oreille et c’est ce qu’on fait ici à Maurice.»

«Vous avez un groupe de décideurs prêt à relever des défis pour une nouvelle Afrique. Quelque chose qu’on n’a pas vu ailleurs», a-t-elle ajouté…

STOP !
Mais est-ce que cela date du 5 mai dernier, ces qualités, notre résilience, ces compatriotes exemplaires etc. qui ont tellement séduit Ngozi Okonjo-Iweala ?

L’ex-ministre nigeriane des Finances aurait même pu ajouter, si elle avait suffisamment tendu l’oreille ici, qu’en juin 2007 déjà, le gouvernement mauricien évoquait déjà des mesures pour faire face aux «triple shocks from loss of textile preferences, high oil prices and the impending cut in sugar prices»…

C’était lors de la présentation du budget…

Le plus beau de tout cela, c’est qu’elle a fait ces déclarations alors qu’à côté d’elle, était assis, souriant, l’air satisfait de ces éloges, le nouveau ministre mauricien des Finances.

De l’art de récolter ce qu’un autre a semé…