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Famille gourmande…

27 mai 2011, 04:33

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Ainsi, Khooshal Mussai est sorti de la réserve qu’imposent ses fonctions de président de la Development Bank of Mauritius pour révéler des détails, disons juteux…

Il a tenu une conférence de presse parce que Rajesh Bhagwan a interrogé au Parlement Pravind Jugnauth, le ministre des Finances, sur les dettes qu’ont contractées le Dr Malhotra et Madame, beau-frère et sœur de ce dernier, auprès de la DBM, pour la sinistre clinique MedPoint.
Dans les journaux, on utilise communément une métaphore particulière pour illustrer la réaction de Khooshal Mussai : on peut dire qu’il est « monté au créneau ».

Métaphore exemplaire et heureuse, car le créneau est une ouverture dans un parapet d’une tour qui permet de tirer sur l’ennemi. Car il est clair que tous ceux qui posent des questions sur la juteuse affaire qu’est la faillite MedPoint, sont des ennemis. De la famille Jugnauth.

Rajesh Bhagwan réclamait des explications sur les dettes des anciens propriétaires de la clinique MedPoint auprès de la DBM. Une question, very rightly so, rejetée par le vice-président de l’Assemblée nationale, parce qu’elle n’avait aucun rapport avec l’interpellation d’origine.

Cela n’a pas empêché Mussai de tenter de voler au secours de celui grâce à qui il se retrouve là où il est aujourd''hui. Enfonçant ce dernier, ainsi que le reste de la famille Jugnauth d’ailleurs, dans ce trou sans fin qu’est l’utilisation des institutions publiques pour gérer leur fortune.

Il nous apprend que la dette de Rs 24 millions n’a jamais été rayée. Seulement des intérêts de Rs 2,4 millions…

Pour des raisons humanitaires.

Oyez, MM. Muthy et Boodhoo, au lieu de faire une grève de la faim pour défendre ceux qui voient leurs biens saisis pour être vendus à la barre, vous auriez dû en appeler à l’humanité de ceux qui dirigent nos institutions.
Cependant, cette révoltante histoire appelle d’autres commentaires.

Mussai nous dit que la dette a été réglée en mars 2010, soit neuf mois avant sa vente à l’Etat. Mais il oublie de préciser que c’est aussi au moment même où étaient engagées les négociations ayant abouti au deal entre le Parti travailliste et le Mouvement socialiste militant pour les élections générales.
Par ailleurs, maintenant que la vente de cette fichue clinique leur a permis d’engranger Rs 144 millions, ne pourraient-ils pas les payer ces intérêts ?
Le comble, c’est peut-être la remarque de Mussai à l’effet que c’est avec l’autorisation du Dr Malhotra qu’il donne ces détails et que « c’est la première fois qu’une banque donne des précisions sur la transaction d’un de ses clients ». Voilà que, vertueusement, il parle de principes et de bonnes pratiques.

Au moment de sa nomination, Khooshal Mussai déclarait à un quotidien : « J’ai un défi à relever désormais à la BDM. »

C’est chose faite, on dirait.

Il pourrait peut-être songer à s’en aller, à moins qu’il y ait d’autres unfinished businesses… Quelques petits millions à grappiller encore ?

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