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Les peuples de l’exil

9 janvier 2009, 07:34

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Je ne peux rester insensible ni à ce qui se passe à Gaza et en Israël.

L’histoire de l’Homme est faite de conquête et de reddition. Chaque décision qu’on prend comporte une double dimension. On croit faire ce qui est juste pour soi. On le fait en espérant que cela ne nuira pas à l’Autre. Cependant, les choses se passent souvent autrement.

Le condominium américano-israélien sur la Palestine procède autant de considérations politiques qu’économiques. J’en suis arrivé aujourd’hui à me demander s’il y a encore un enjeu religieux? Si tel est le cas, la solution serait beaucoup plus simple. On porte dieu dans son cœur. On n’a pas besoin d’une terre pour lui donner un sens. Ce qui est au-delà du temps et de l’espace, peut-il autant alimenter l’obsession de possession d’une terre que manifestent avec hargne deux peuples? Pourquoi ne pas laisser la terre aux puissants? Prendre ce qu’il y a de plus précieux dans son cœur et partir vers d’autres horizons? Les grands peuples naissent de l’exil.

Les Juifs persécutés par les nazis ont vécu cette grande aventure. Et ce n’est pas étonnant qu’aujourd’hui à l’antisémitisme succède une forme d’anti-islamisme. A chaque époque ses épopées tragiques. Les manichéens n’auront, en fin de compte, qu’à s’en prendre à eux-mêmes, de quel que bord qu’ils soient…

Ils seront les victimes d’un complot infaillible. On nous sert toujours l’histoire de l’Homme avec une pincée de romantisme, de noblesse et de barbarie. Le tout présenté dans un compotier à base de recettes qui servent à distinguer le goût du bonheur et de dieu d’une religion, d’une ethnie à une autre.

Les ambitions sont toujours nobles pour ceux qui tirent les rênes. Réconcilier les peuples. Les faire cohabiter. Dans les faits, ils ne travaillent qu’à des compromis. Et ceux-ci ne peuvent qu’être éphémères.

Les savoirs constructifs devraient être plus à même de raconter l’histoire à venir. L’histoire avec un petit «h» car elle n’est pas figée. Elle est mouvement, indéfinie, ductile… Raconter, par exemple, cette histoire de l’Homme qui s’est plongé dans le Styx juste pour préserver un bout de terre. C’est l’histoire de l’humain qui renonce à son universalité pour s’enfoncer dans la contingence.

 

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