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Mwa, Morisien

Dans l’express d’hier, Dev Virahsawmy explique doctement que le morisien a trois fonctions : «Premie, se enn langaz ansestral ; deziem, li lang maternel plis ki 80% popilasion morisien, deziem langaz pou sa 20% ki reste la ; trwaziem, li langaz national de fakto» Et d’ajouter en bon latin : «Me pa de jure.»
Une déclinaison à trois volets absolument insupportable car Virahsawmy se pose en idéologue de la division ethnique, où la vision nationale n’intervient qu’en troisième instance…
Il est vrai que telle est la tendance actuellement, et même depuis quelques années. En effet, le Festival international kreol a, dès le départ, sous l’impulsion de Xavier Duval, été conçu comme la fête d’une partie de la population mauricienne.
Une façon de compartimenter les citoyens mauriciens de sensibilités religieuses différentes. A chacun sa fête, sa religion, sa langue… Et ces fossoyeurs les plus réactionnaires du mauricianisme ont trouvé très fin d’associer le nom de Nelson Mandela à leur œuvre de destruction, car l’inauguration des nouveaux locaux du centre qui porte le nom de l’illustre sage sud-africain se fera dans la foulée des célébrations de la langue créole.
D’une part, ils – c’est-à-dire, idéologues réactionnaires et politiques cyniques – conçoivent l’épanouissement culturel dans ce pays dans une optique où chaque ethnie doit vivre à part et, d’autre part, ils récupèrent le nom de Mandela.
Savent-ils seulement – ou veulent-ils faire oublier – que Mandela a justement passé 27 années de sa vie en prison pour avoir lutté contre le fait que d’autres réactionnaires aient obligé les peuples de son pays à vivre à part ?
“Vivre à part”.
Cela se traduit en afrikaans par “apartheid”…
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