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Mémorable soirée…

7 août 2010, 04:18

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lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

«El español enojado da golpe sobre la mesa…» dit-on en Espagne. Ce qui peut se traduire par : «L’Espagnol en colère tape du poing sur la table…»  Une expression utilisée pour illustrer la colère du citoyen envers les autorités, mais seulement quand il est avec ses amis, autour d’un verre. Sans que cela aille plus loin.

De l’impuissance de l’homme de la rue. De notre impuissance. De celle aussi de l’opposition parlementaire, par exemple quand, dans quelques mois, les élus de la majorité taperont du plat de la main leurs pupitres alors que Pravind Jugnauth énoncera les mesures budgétaires censées améliorer notre quotidien. Ou celle des irréductibles qui, auparavant, brandissaient leurs poings pour montrer que le peuple n’était pas prêt à accepter n’importe quoi.

Le n’importe quoi, c’est par exemple, ce que Rajesh Bhagwan appelle déjà la Citadel Fiesta, qui a eu lieu le 8 octobre dernier.

Pour ceux qui l’auraient déjà oublié, rappelons qu’une compagnie britannique a décrété, après de longs mois d’études et d’enquêtes sur le terrain, que Mauritius, c’est un plaisir.  Un slogan aussi imbécile et inepte que ceux que nous servent les blocs politiques au moment des élections.

L’astuce n’avait alors échappé à personne. Fiona Gilmore et sa compagnie Acanchi avaient touché le gros lot : Rs 39 millions.

Et, en cette fin de semaine, on apprend qu’il faut ajouter Rs 4 millions à l’addition.

Quelques chiffres de cette mémorable soirée laissent songeur : Rs 31 000 pour le whisky ; Rs 94 000 pour le vin ou encore Rs 87 000 pour la décoration florale…

Derrière ces extravagances – un terme récurrent dès qu’il s’agit de parler de fonds publics, ainsi que l’a démontré le directeur de l’Audit – un homme : Xavier Duval.

Son passage au Tourisme laissera des marques. Avec sa cohorte de conseillers en tous genres.

Navin Ramgoolam s’est plu à le muter à un nouveau ministère, celui de l’Intégration sociale et de l’Economic Empowerment. Le Premier ministre croyait-il pouvoir ainsi le brider ? Tu parles, il s’est empressé de trouver de l’emploi pour ses Desvaux, Pallamy ou Rault.

Dans les commentaires postés sur le site de lexpress.mu après la désignation des nouveaux ministres, une lectrice s’est amusée à écrire que Duval apporterait peut-être un peu de glamour à la pauvreté.

Elle ne s’est pas trompée : le glamour pour lui désormais – et Nita Deerpalsing finira par s’énerver à nouveau – ce sera d’être fêté par ceux qu’il aura favorisés à Belle-Rose-Quatre-Bornes. Et Dieu sait ce que cela coûtera aux contribuables.

Et nous, quand nous aurons fini de taper du poing sur la table, il ne nous restera qu’à constater que nous avons un Premier ministre qui a les mains liées et que nous avons depuis trop longtemps baissé les bras…


 

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