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Nos juges…

Vu que c’était une conversation privée, on taira les noms des principaux protagonistes qu’a mentionnés notre interlocuteur.
A propos de qui il suffit de signaler que c’est un monsieur in his late seventies et qui jouit de beaucoup de respectabilité dans la société mauricienne pour son inflexibilité concernant tout écart par rapport à l’éthique.
Suite à des ennuis de santé, il est examiné par un médecin dans une clinique. Enorme fut sa surprise quand à la fin de la visite, le médecin lui tendit sa facture avant même de lui remettre son ordonnance.
Sa seconde remarque concerne une autre profession libérale, que l’on parvient à exercer seulement au terme de longues études coûteuses mobilisant toutes ses facultés intellectuelles.
Il explique que pour des affaires très importantes, un avocat très connu, et de sa génération, demande, avant même d’entrer dans les détails légaux, à voir un document bancaire certifiant que ses honoraires (que l’on peut imaginer exorbitants) ont bien été versés sur un compte en banque à l’étranger.
Cette semaine, on apprend qu’un homme de loi fera bientôt l’objet d’une enquête. L’on se reportera à ce l’article qu’a publié lexpress.mu pour des détails sur cette affaire concernant l’appel d’un homme condamné à 34 ans de prison pour trafic de drogue.
On s’intéressera ici à quelques remarques du chef juge Bernard Sik Yuen et des juges David Chan Kan Cheong et Rita Teelock sur le fait que ce jeune avocat a mal formulé l’appel de son client, et quand il l’a fait, c’était en retard, tout en omettant un point important pour l’appel que lui a signalé son client.
Après s’être demandé si l’homme de loi a agi par incompétence ou imprudence, les trois juges disent noter une nouvelle maladie chez les hommes de loi qui utilisent l’incompétence alléguée d’un collègue comme fondement pour réclamer un procès plus juste.
Ainsi, les juges notent que l’homme de loi concerné dans cette affaire a poussé le raffinement jusqu’à invoquer sa propre incompétence par la voix d’un collègue retenu au dernier moment.
En gros, le raisonnement peut être réduit à ceci : Maître A est nul ; donc Maître A demande à Maître B de souligner sa nullité, tout étant présent à ses côtés pour sa motion et pour l’appel…
Le genre de procédé qui vaudrait un gros zéro à tout étudiant en première année de n’importe quelle fac de droit…
Réjouissons-nous toutefois : nous avons de la chance à Maurice que des juges puissent encore utiliser leurs mains droites pour stigmatiser les travers des hommes de loi.
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