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Obama prépare 2012

3 novembre 2010, 20:00

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Le matin du mercredi 3 novembre, à Washington, DC, tout le monde a repris le travail comme si de rien n’était. Car ce qui s’est passé – les Républicains ont repris le contrôle de la chambre basse du Congres après 4 ans d’opposition tandis que les Démocrates ont pu conserver leur majorité au Senat – n’a rien d’extraordinaire pour le commun des Américains. Même les fervents supporters d’Obama vous diront que c’est dans le cours normal des choses que d’avoir une opposition plus musclée pour faire face à l’actuelle hégémonie démocrate.

Si le nom d’Obama ne figurait pas sur les bulletins de vote, il était clair que le message principal issu de ces élections de mi-mandat lui était destiné. En gros, on lui reproche d’avoir négligé l’économie, car il focalise trop sur d’autres chevaux de bataille (réforme de la santé, guerres au Moyen-Orient, immigration, menaces terroristes) et a tendance à s’égarer sur les « bread and butter issues ». Paradoxe : c’est la crise financière qui l’a propulsé au pouvoir en 2008 et aujourd’hui il est sanctionné pour les conséquences tenaces de cette même crise.
 
Pour contrer un taux de chômage qui avoisine les 10 % et une croissance qui ne décolle pas, l’électorat a donc jugé utile de donner aux Républicains la possibilité d’avoir un plus grand rôle au sein du Congrès. Et ce restant en harmonie avec la logique de contre-pouvoir que garantit le traditionnel « two-party system ». Avant Obama, Bill Clinton et George W. Bush avaient aussi reçu le même message à mi-mandat. Du coup, ils ont eu à faire le chemin jusqu’au centre afin de respecter les multiples positions de l’électorat américain.  L''''une des rares exceptions aura été en 2002 quand les elections de mi-mandat ont consolidé la présence des Républicains malgr en raison des attentats terroristes, l''électorat US a occulté l''économie domestique pour appuyer la politique étrangere de Bush.
 
Mais sur un plan personnel, Obama qui s’est beaucoup investi dans cette joute – rendue populiste avec la participation bruyante du nouveau phénomène qu’est le ‘Tea Party’ – subit une défaite. Il a longuement expliqué que la crise financière était le bébé des Républicains et qu’en leur donnant la possibilité de bloquer les réformes nécessaires (avec le fameux « Filibuster ») pour sortir de cette crise, on ne ferait qu’accentuer celle-ci. Le président aura désormais encore plus de mal à reformer Washington, DC avec la montée en puissance des Républicains. Quant à ceux-ci, influencés par les méthodes radicales du ‘Tea Party’, ils feront désormais tout pour envoyer Obama dans la poubelle de l’histoire. Leur but c’est qu’il devient un ‘one-term president’.

L’équipe d’Obama, qui a déjà vu se profiler ce danger, prépare déjà 2012 en tirant les leçons de 2010. Dans les jours qui suivent, il faudrait donc s’attendre à un changement de ton de la Maison Blanche. Elle sera moins sur la défensive et prête à en découdre. 
 

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