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Paroles de R.A.J.

Il y a quelques années, un redoutable polémiste lançait régulièrement dans la mare mauricienne quelques pavés particulièrement bien choisis.
Sous le pseudonyme R.A.J., outre d’avoir malmené quelques décideurs de tous les camps, il indiquait également, avec beaucoup de lucidité, des solutions à des problèmes que nos gouvernants semblaient traiter avec une certaine légèreté.
Ainsi, début novembre 2006, alors que nos réservoirs étaient pleins, que personne ne manifestait encore contre le manque d’eau, il avait souligné dans un article de presse, qu’il était temps d’agir avec discernement, plutôt que de prendre des décisions imbéciles. Comme la privatisation de la distribution de l’eau.
Il avait formulé cinq propositions, édifiantes de simplicité, comme il l’écrivait lui-même. Ainsi, à propos du Midlands Dam, il rappelait que seulement 10 millions mètres cubes sur quelque 25 millions mètres cubes étaient exploités.
Il proposait que des travaux soient entrepris pour que le sud, le sud-est et le sud-ouest puissent en bénéficier. Autre point : le Bagatelle Dam dont on évoquait encore alors la construction et dont il était encore question ce matin sur Radio One. Il démontrait également la nécessité d’édifier des barrages pour capter les eaux de la Rivière-du-Poste et de la rivière Chamarel qui allaient se perdre dans la mer. Il pointait ensuite le doigt en direction d’une absurdité incommensurable, disant ne pas comprendre comment dans un pays avec un taux de prévalence de diabète aussi élevé que Maurice, la Central Water Authority puisse continuer à vendre de la bonne eau aux usines de boissons gazeuses à un prix moindre que ce que déboursent les ménages. Enfin, R.A.J. rappelait que 45 % de nos capacités en eau étaient gaspillées à cause d’un réseau de distribution vétuste.
Il en appelait alors à Harry Boolauck, qui venait d’être nommé General Manager de la CWA, lui conseillant de s’entourer de techniciens démontrant ce que R.A.J. appelait un « low sycophancy factor » ainsi que la capacité à mettre à exécution ces projets.
Hélas, quatre ans et demi et un General Manager plus tard, force est de constater que nous sommes dans la gadoue, surtout à Mare-aux-Vacoas.
La situation où nous nous trouvons désormais est sûrement due à ce sycophancy factor qui s’est davantage épanoui….
Si on appliquait à la gestion de l’eau à Maurice ce qui est connu comme le principe de Peter, il semble bien qu’à la CWA et au ministère qui en est responsable, tous les postes de responsabilité sont occupés par des incompétents et que la majorité du travail qui est encore effectuée l’est par des salariés n’ayant pas encore atteint leur « seuil d’incompétence » qu’aurait constitué une promotion.
Et dire qu’avant les élections de septembre 2000, Rashid Beebeejaun se flattait de pouvoir offrir de l’eau 24 heures sur 24 à toute l’île Maurice. Il était déjà responsable du dossier.
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