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Paul & Jack

«To pa dan komite santral MMM la !»
C’est ainsi que Jack Bizlall tançait, le samedi 8 septembre 2001, Paul Bérenger, alors ministre des Finances. Ce dernier venait d’indiquer son irritation, lors d’une réunion avec les dirigeants syndicaux. Attitude que ces derniers trouvaient un brin méprisant.
Ce fut d’ailleurs la dernière rencontre – qui devait tourner en eau de boudin – du leader historique du MMM avec des syndicalistes.
Puis, petit à petit, après la parenthèse Sushil Khushiram au ministère des Finances et celle de Paul Bérenger au Prime minister’s Office, les tripartites prirent eau de toutes parts avant de disparaître tout à fait, malgré les protestations des dirigeants syndicaux.
On assistait ainsi à une lente désagrégation du mouvement syndical à Maurice.
Mais cela avait commencé en 1982, après les grandes luttes que certains qualifiaient d’années de braise. La General Workers Federation et le MMM se dissocièrent, ce parti étant au pouvoir. Et Bérenger, ministre des Finances. Troquant son rôle de pilier de cette fédération syndicale contre celui d’un gouvernement qui se voulait de gauche.
Puis, vinrent les années Jugnauth-MSM, qui virent les syndicalistes être superbement ignorés, sinon maltraités. Showkutally Soodhun doit encore en garder un cuisant souvenir… Durant ces mêmes années, la classe ouvrière récolta des miettes et s’en satisfaisait. Habituée qu’elle était à recevoir presque rien.
Quand le MSM et le MMM s’associèrent de nouveau en 2000, la cause était entendue depuis longtemps déjà pour les syndicats.
Il y eut toutefois quelques soubresauts encore pour démontrer que la rupture entre le MMM et les organisations syndicales était bel et bien consommée. Notamment, cet incident survenu le jeudi 7 mars 2003 quand des ouvrières furent matraquées par la police. Le pire peut-être pour l’histoire syndicale furent ces paroles que proféra Paul Bérenger, deux jours plus tard, lors d’une conférence de presse : «Riot Unit pa la pou prepar biberon ti bébé…»
Mais que ce difficile divorce plein d’amertume ne décourage pas les députés MMM Obeegadoo, Ribot, Nagalingum, Bhagwan et Uteem qui étaient présents au rassemblement des confédérations syndicales à Rose-Hill le samedi 9 octobre pour écouter Jack Bizlall. Si cela peut les rassurer, leur leader a déjà montré son admiration pour ce dernier au Parlement.
Le mardi 18 avril 2000, Bérenger, alors dans l’opposition, a, en effet, comparé le syndicaliste à Emmanuel Anquetil estimant qu’il était «one of our most sincere and dedicated trade unionist.» Avant d’ajouter que son ex-camarade ne devait pas «nous tenir tous ici en haute estime»…
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