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Pays-la- misère…

2 septembre 2011, 04:17

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Dans Le livre du rire et de l’oubli, le romancier tchèque Milan Kundera utilise un mot de sa langue maternelle, qu’il estime lui-même intraduisible en français, pour décrire « l’état tourmentant né du spectacle de notre propre misère soudainement découverte ».

La litost.
Trois événements misérables :
- Le pathétique spectacle auquel s’est livré Paul Bérenger mardi dernier
- Les efforts inutiles de Pravind Jugnauth pour démontrer que sa famille ne trouve pas son intérêt dans l’achat de la clinique familiale (notons qu’il utilise lui-même la formule « Affaire MedPoint », ce qui constitue un aveu de maldonne…)
- La réalisation brutale de Navin Ramgoolam que son alliance avec le MSM relève d’un manque effarant de jugement politique.

Voilà donc trois hommes politiques face à leurs propres tourments.

L’un a recours à un grossier subterfuge pour convaincre ses partisans qu’il est toujours le grand battant d’il y a quarante ans. Moins le blouson de cuir ;
L’autre compte sur l’imbécillité notoire de ses suiveurs pour avaler un argument qui dépasse la logique ;

Le troisième n’en revient pas de s’être laissé avoir comme un bleu, au point d’être contraint de se livrer désormais mains et pieds liés à un petit parti qui ne fonctionne que pour Xavier Duval et sa bande de copains.

Tout cela intervient alors que Kadhafi a cédé aux assauts des insurgés libyens et qu’à Maurice même, des jeunes, à travers Facebook, essaient de mobiliser leurs camarades pour la justice sociale, la lutte contre la pauvreté, un meilleur accès à l’éducation, davantage de sécurité ou encore l’arrêt de subventions aux groupes socioculturels.

Ces deux derniers événements permettent de mesurer avec encore plus d’acuité la misère des dirigeants des principales formations politiques face à une actualité qui les dépasse de plus en plus, tellement se sont-ils enferrés dans leurs propres petits calculs et dans leurs petites machinations pour conserver leur mainmise sur le pays…

Du coup, Jacques Chirac, traité il y a une dizaine années de « supermenteur » par ses compatriotes, prend la stature d’un homme d’Etat quand il confirme qu’il sera présent à son procès pour détournement de fonds publics.

Gageons qu’à sa place, Ramgoolam, Jugnauth (père et fils) et Bérenger, eux, auraient probablement assuré qu’ils sont sereins ou alors se seraient réfugiés en clinique pour une mystérieuse infection.

Comme tous ceux qui mènent petit à petit ce pays à sa ruine…

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