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Qui donc est M. Bachoo ?

25 février 2011, 03:55

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On a rarement vu quelqu’un démontrer autant de résilience en politique qu’Anil Bachoo, nouveau membre de l’exécutif du Parti travailliste.
A preuve son exemplaire parcours politique.

Candidat travailliste pour la première fois à un scrutin au niveau national en 1982, au N° 7 face à Anerood Jugnauth, il ne recueillait que 24% des voix. Pour presque doubler son pourcentage cinq ans plus tard au N° 9, en tant que leader du Mouvement travailliste démocrate (MTD) allié au MMM. Il ne fut pas élu les deux fois, se classant à la quatrième place.

Toutefois, il s’installa pour de bon au N° 9, y étant élu, toujours en tant que leader du MTD, mais avec le soutien du MMM et du MSM, en 1991 avec 60% des voix. Sa carrière connut une parenthèse – insignifiante - en 1995, quand au sein de l’alliance MSM/RMM, il fut battu.

Ce n’était que pour mieux rebondir : en 2000, il augmenta son pourcentage pour parvenir à 65 pour cent. En 2005, seul contre l’alliance MSM/MMM, comme leader du Mouvement socialiste démocrate, il ne put que réaliser 60%, mais toujours à la première place. Et ce n’était que pour mieux asseoir son emprise dans cette circonscription pour parvenir à 66% en 2010.

Le fastidieux exercice qui précède est important pour démontrer qu’Anil Bachoo ne correspond pas du tout à ce qu’a voulu faire accroire Paul Bérenger.

Car si ce dernier a un défaut, c’est bien de ne pas savoir juger de la vraie valeur des gens, alliés ou adversaires. Rétrospectivement, on se rend compte qu’il avait eu tort de dire d’Anil Bachoo qu’il est «intellectuellement limité».

Au contraire, Bachoo est fin, habile, rusé ; il a le sens du sacrifice – sabordant d’abord le MTD puis le MSD - a un flair extraordinaire en politique, et sait séduire et conserver son électorat.

On voit venir les mauvais esprits qui diront qu’il n’a rien accompli de particulièrement marquant dans les différents postes ministériels qu’il a occupés.

Pourtant cet homme pourrait devenir un sujet d’étude pour un étudiant en sciences politiques ou en sociologie.

Un éventuel mémoire nous permettrait de comprendre comment un brasseur de vent arrive à fidéliser un électorat ; à quel niveau est descendu le manque de discernement de nos concitoyens quand il s’agit de choisir leurs élus et pourquoi sont impossibles nos rêves de faire dégager les profiteurs, à l’exemple des Tunisiens ou des Egyptiens.

 

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