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S’indigner ? Ici ?

Les vieux routiers dans le journalisme savent bien que tout peut se dire. Malgré les lois sur la diffamation — quand il n’y a pas de preuves formelles. Ou sur la sédition — quand ceux en position d’autorité se sentent menacés.
Ainsi, par exemple, très récemment, dans Le Grand Journal sur Canal Plus, l’ex-ministre Luc Ferry a lancé des allégations de pédophilie au sujet d’un autre homme politique, sans le nommer. Le journaliste Alain Duhamel, présent sur le plateau, lui a lancé qu’il était « Mauvaise Langue ». Evitant ostensiblement de prononcer la combinaison des deux voyelles finales
Ces derniers jours, The Guardian fait état d’un cas intéressant en Angleterre (http://www.guardian.co.uk/law/2011/jun/15/can-bahrain-government-sue-independent). Le gouvernement de Bahreïn compte engager des poursuites contre le titre de presse Independent. Le gouvernement de ce pays reproche au journal ses articles et commentaires après la répression en mars de protestations hostiles au régime.
Selon ce gouvernement, « The Independent, par des chroniques et commentaires irréalistes et provocateurs, notamment par son journaliste Robert Fisk, a délibérément pris pour cible Bahreïn et le royaume saoudien en falsifiant la vérité ».
Or, en Angleterre, il est un fait établi qu’un gouvernement ne peut poursuivre quiconque pour diffamation, depuis l’affaire « Derbyshire county council v Times newspapers », survenue en 1993. Seul hic : c’est que les cours de justice britanniques estiment que cela concerne seulement les gouvernements démocratiquement élus.
In any case, en Grande-Bretagne il est convenu, pour certains, que « an authority, a body, a force cannot be libelled ». En l’occurrence, la force policière, le corps médical du service public, l’ensemble des hommes de loi ou encore le corps journalistique n’ont aucun locus standi pour engager des poursuites pour diffamation.
Cela ne semble pas s’appliquer à Maurice.
Cependant à Maurice, mais aussi en Angleterre existe le délit de sédition, qui relève d’une instigation à l’émeute ou au soulèvement contre le pouvoir.
Ce qui explique que de très nombreuses réactions exaspérées de nos lecteurs ont dû être rejetées hier, pour éviter que nous soyons traduits en justice pour diffamation et sédition, après la publication de l’article sur le discours de Navin Ramgoolam au Investment Forum (http://www.lexpress.mu/story/25485-ramgoolam-au-investment-forum-nulle-excuse-pour-ceux-qui-ne-produisent-pas-de-resultat.html).
Ce qui précède ne constitue nullement un encouragement à envoyer des commentaires indignés…
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