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Sectarisme pluriel

1 avril 2011, 04:24

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Nous avons de la chance à Maurice.

En France, pendant et après les dernières élections cantonales, les formations politiques traditionnelles, qui se définissent comme républicaines, ont eu des sueurs froides avec la montée du Front national.
La montée du fascisme fait toujours peur.

Pour la droite UMP, la fâcheuse tendance de ces dernières années à dupliquer les thèses du Front national, dans l’espoir – vain - de mieux le phagocyter, n’a démontré aucune efficacité. Au contraire, c’est le Front national qui en est sorti gagnant.

Du côté de la gauche, la situation est moins claire. Pour la Fondation Res-Publica, dans une tribune parue dans Le Monde du mercredi 30 mars, «il faut remonter en 1983, soit précisément à l’acte d’abandon par la gauche gouvernementale de toute velléité sérieuse de contrôler le destin économique de la France, et, partant, les conditions de vie des classes populaires, pour comprendre le développement et l’enracinement du Front national dans la société française».

1983.
A Maurice, c’était l’année où le MMM finit par abandonner la partie. La même année qui a vu la naissance du MSM. Tout le monde connaît la suite, et on en ressent encore les conséquences.

En France comme à Maurice, les partis traditionnels ont pris un sacré coup de plomb dans l’aile. Il n’y a qu’à lire sur lexpress.mu certains commentaires de lecteurs sceptiques concernant la sortie virulente de Nita Deerpalsing mardi dernier au Parlement à propos du Stimulus Package et d’Ali Mansoor.

A titre d’exemple, cette remarque désabusée : «Is it really an own goal or may be... some another tactic from the great advisers of the PM ? Never know.»

C’est que les agitations au Parlement attirent très souvent les moqueries du public, dont la confiance dans les élus des trois gros partis est sérieusement entamée.

Nous ne vivrons jamais cependant ce que vivent les Français à l’heure actuelle. Aucun groupement d’extrême droite ne risque de profiter de cette désaffection vis-à-vis des grosses formations traditionnelles pour percer sur le plan électoral.

D’autant plus que les groupes qui s’apparentent le plus à l’extrême droite à Maurice – tant dans leur façon d’agir que dans leur vision sectaire de la communauté mauricienne - relèvent le plus souvent d’associations de malfaiteurs tâchant de grignoter des avantages matériels que leur consentent ceux qui sont au pouvoir.

Mais ce qui est rassurant, c’est que ces groupes sont justement tellement sectaires, qu’ils ne pourront jamais fédérer une importante frange de l’électorat, qu’ils ne pourront constituer un front national comme en France.
De l’avantage pour Maurice d’être hétérogène et tolérante au plan de l’ethnicité.

Ce que ceux qui sont attachés à la démocratie à Maurice devraient davantage craindre, c’est cette fâcheuse habitude qu’ont certains dirigeants des trois gros partis à accorder plus d’importance et d’attention à ces personnages qu’ils le méritent.

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