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Sentiment d’impuissance

10 novembre 2011, 05:35

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 « A Maurice, nous sommes en train de tourner en rond. » Le constat est de l’économiste Philippe Lam dans la présente édition de l’express- ID . Ce sentiment est partagé par de nombreux observateurs mais aussi par nombre de nos concitoyens.

A quoi sert l’Etat mauricien ? Il n’arrive pas à résoudre un problème d’eau depuis des décennies.

Il lui faut des Singapouriens pour de multiples rapports afin de savoir ce qu’il a à faire dans différents secteurs. Certes, il réforme. Mais, à petits pas. En fait, les ministres des Finances se succèdent et se signalent par leurs « réformettes » qui ne nous mènent pas loin. Car, les problèmes de fond perdurent et s’aggravent.

Pour le budget 2011, on est revenu avec les mêmes leitmotivs. Les ministres des Finances paradent. Cependant, ils donnent l’impression de remplir le même tonneau des Danaïdes. Soutien accru aux PME. Programme d’accompagnement pour les chômeurs de courte durée. Plan de désengagement de l’Etat dans des actifs publics non- profitables. Aide aux collégiens et élèves en difficulté financière et scolaire. Assistance aux entreprises oeuvrant dans des secteurs vulnérables.

Réforme des institutions. Réduction des dettes publiques… Garantir la croissance. Contenir l’inflation. Pour tout cela, des enveloppes budgétaires sont identifiées. Bref, c’est le même mécanisme qui est en route avec, évidemment, quelques variantes dépendant du titulaire au poste. Mais, dans le fond, nous continuons à tourner en rond.

Un changement était attendu. Un saut conceptuel souhaité. Or, tout est mis en oeuvre pour préserver la dynamique du marché sans que celle- ci ne nous égratigne trop. Même réfl exe que celui enregistré ces dernières années. Soit, il y a une maladie. L’essentiel, ce n’est pas d’essayer de l’éradiquer. Mais d’éviter qu’elle ne se propage.

On parlait d’imagination. En voilà ! Et pour bien faire la démonstration de leur satisfaction, les élus de la majorité se tordent en louanges pour Xavier- Luc Duval tout comme ils l’avaient fait pour Rama Sithanen et Pravind Jugnauth. On n’est jamais trop loin du « C’est le meilleur budget présenté pour le pays. » Cessons cette comédie. Il est vrai que l’opposition parlementaire, si elle avait été au pouvoir, n’aurait probablement pas fait mieux. Tant ils sont tous obsédés par les forces du marché.

Et cela à un moment où le monde occidental développé qui avait enfanté ce concept tend de plus en plus à le remettre en question. En fi• de compte, nous arc- boutant à cette logique, s’ils n’ont plus le choix, pourquoi devrions- nous dès lors faire un choix entre eux ? Il est bien sombre cet avenir où politiques et citoyens affichent autant d’impuissance.

 

Nazim ESOOF

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