Publicité

Under the purple and red mantle

23 décembre 2011, 03:13

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Ce titre ne manquera pas d’évoquer pour le lecteur perspicace Joseph and his Amazing Technicolor Dreamcoat de Andrew Lloyd Webber que Dev Virahsawmy a traduit de façon magistrale en Zozef ek so palto larkansiel.
Celui qui est politiquement sensible sait déjà que ce titre renvoie au livre du beau-frère de Virahsawmy, en l’occurrence Jayen Cuttaree, et à son parcours non moins étonnant.

Reconnaissons que ce dernier a un grand mérite : il a eu une trajectoire sans faille du début à la fin de son livre et de sa carrière politique.

Autres qualités : il fait preuve d’une profonde honnêteté dans sa biographie, montrant une constance inébranlable dans sa vie publique et professionnelle.
Voilà donc un grand Rouge qui a su se frayer une voie au milieu des Mauves.

Et une voie royale avec la bénédiction, sinon la complicité, de Bérenger.
Cependant, des choses font tiquer.

Passons sur ses périodes de « ministre indépendant » avec son acolyte Alan Ganoo. Encore qu’il faudrait que quelqu’un fasse un jour des recherches pour découvrir ce que recelait au juste ce concept unique, que Beebeejaun, par la suite, a su porter à son paroxysme quand il s’est retrouvé en rupture de ban avec le MMM.

Arrêtons-nous sur la carrière de Jayen Cuttaree qui, telle qu’il la raconte, peut choquer ceux qui étaient sensibles à l’altruisme militant que diffusait le MMM pendant les années 1970 et qui allait culminer au grand nettoyage, à la communion du peuple avec le parti mauve le 11 juin 1982.

C’est un homme qui a su se trouver au bon moment, au bon endroit et avec les gens qu’il faut.

Et tant pis pour ceux qui n’avaient pas les connexions nécessaires pour réaliser leur potentiel dans une île Maurice pliée sous le diktat de potentats.
Tant pis pour ceux qui n’ont pas su profiter de toutes les bonnes opportunités d’une proximité avec un Satcam Boolell, un Kher Jagatsingh ou une amitié durable avec Vijay Joypaul…

Tant pis aussi pour ces fonctionnaires qui refusaient de se prêter au jeu de leur ministre de tutelle au point de s’installer dans un bureau le temps d’une campagne électorale.

Tout cela, Jayen Cuttaree le dévoile sans fard.

Et c’est peut-être là le grand drame du MMM : ceux qui avaient le sens du sacrifice finirent par laisser la place aux carriéristes.

Sans vouloir personnaliser la question, il faut noter un symbole éloquent : l’adhésion de Jayen Cuttaree au MMM a coïncidé avec la démission de Jack Bizlall.

Une sorte de passage de témoin entre un idéal politique et l’opportunisme.
Il ne reste plus qu’à Jack Bizlall de donner désormais sa version des choses…

Publicité