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Violence et ignorance

Ainsi le Mahatma Gandhi Institute consent à ouvrir ses archives aux membres de la Commission justice et vérité. Ce n’est que justice ; pour la vérité quant à ce revirement, il faudrait voir ailleurs. En l’occurrence, la menace pour les responsables du MGI d’être traduits devant la justice.
Les membres de la commission, eux, se sont contentés de rappeler à leurs contradicteurs que la loi, l’Etat de droit prime sur tout. Même la violence.
Violence. Ce terme est à peine excessif ici car ceux qui ont suivi la passe d’armes entre les deux parties savent très bien que planait la menace d’une intervention, disons tapageuse, de certains qui veulent se substituer à l’Etat de droit.
On se souviendra qu’il y a six ans, lors de la 24e édition du Salon de Mai, certains — toujours les mêmes — voulaient arracher du mur un tableau de Rikesh Boodun exposé par l’école des beaux-arts du MGI.
L’Express rapportait alors que les organisateurs de l’exposition estimaient que « ces gens avaient parfaitement le droit d’exprimer leur mécontentement mais qu’il y avait sûrement d’autres moyens de l’exprimer que par la violence ». Toutefois, pour éviter d’autres incidents, le MGI avait fini par céder, faisant enlevant le tableau de la controverse.
Violence, mais ignorance aussi. A l’époque, des artistes peintres soulignaient que cet incident démontrait surtout l’ignorance de certaines personnes « sur l’art autour de la religion hindoue ».
Et dans l’incident qui nous concerne, après la prise de position du Front Commun Hindou, il a de nouveau été question d’ignorance. Comme le rapportait lexpress.mu, le 22 juin, la courageuse Vijaya Teelock a fait ressortir : « Nous aurons accès à ces documents, car ils sont essentiels pour qu’on puisse finaliser nos recherches. Les membres du Front Commun Hindou ne connaissent rien à l’histoire, et ne sont pas en mesure de nous dicter notre travail. »
Quant à la question de caste, quelle importance revêt-elle devant l’histoire ? Sinon qu’il s’agit de comprendre pourquoi certaines couches sociales restent confinées dans la misère la plus abjecte, génération après génération…
Ces mêmes personnes qu’un grand homme aurait appelées « enfants de Dieu »…
Un grand homme qui a aussi dit : « Je m’oppose à la violence parce que lorsqu’elle semble produire le bien, le bien qui en résulte n’est que transitoire, tandis que le mal produit est permanent. »
Ce grand homme, cette grande âme, le Mahatma Gandhi, aurait été malheureux de voir qu’une institution portant son nom se serait prêtée à une manœuvre visant à nier ce dont pourquoi il a donné sa vie…
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