Bruneau Laurette, activiste et politicien engagé, annonce une manifestation pacifique et non-partisane contre le relèvement de l’âge d’éligibilité à la Basic Retirement Pension, le samedi 21 juin à Rose-Hill.

Vous êtes opposé au relèvement de l’âge d’éligibilité de la Basic Retirement Pension et vous annoncez une manifestation citoyenne pour samedi à Rose-Hill ?

Oui, cette grande marche citoyenne est fixée pour le samedi 21 juin à 10 heures à Arab Town, Rose-Hill. Ce n’est pas une marche politique. J’invite les participants à ne porter aucune couleur partisane car cette lutte dépasse les appartenances politiques. Il est essentiel que cette mobilisation reste pacifique et unifiée. C’est une réponse directe à une mesure injuste : la réforme des pensions, telle qu’annoncée, est inacceptable.

Le gouvernement explique qu’il n’avait pas le choix car les caisses sont vides. Qu’en pensez-vous ?

L’argument des caisses vides ne tient pas. J’ai écouté attentivement la déclaration du Premier ministre au Parlement. Il parle d’un «ciblage» humiliant, où les personnes âgées devront se justifier pour toucher une pension qu’elles méritent. C’est de la discrimination pure. Le gouvernement utilise la crise économique comme prétexte mais pendant ce temps-là, ses membres continuent à dépenser ailleurs. Le gouvernement a supprimé les allocations des plus démunis, dont les paiements à la Contribution Sociale Généralisée, suspendus jusqu’en 2027, ce qui aura un impact direct sur les salaires. Les Mauriciens, qui ont vu une augmentation de leurs revenus grâce au top-up, verront ceux-ci baisser en 2027. C’est très grave. Ce même gouvernement a baissé la Corporate Tax pour les entreprises. Il prend dans les poches des plus faibles pour remplir les coffres des plus riches. C’est inacceptable.

Vous avez été un opposant direct de l’ancien régime et vous vous attaquez aujourd’hui au régime en place. N’avez-vous pas peur pour votre sécurité ?

Non. Je crois en Dieu. J’ai fait un choix clair: défendre les plus faibles. Je l’assume entièrement, peu importe le régime. Je refuse de rester silencieux pendant que les plus démunis sont abandonnés. Je sais que ce combat m’expose à des coups bas. J’ai déjà subi un planting sous l’ancien régime. J’ai d’ailleurs remis à l’Independent Police Complaints Commission et au Directeur des poursuites publiques une clé USB montrant la Special Striking Team en train de récupérer de la drogue à un point précis sur un terrain que squattait Franklin aux Salines ‒ le même terrain où l’ICAC avait découvert des drums enterrés ‒ pour ensuite venir la placer chez moi. Jusqu’à présent, rien n’a été fait. Mais malgré cela, je continue. Je ne vais ni me taire ni reculer. Je continuerai mon combat pour la justice sociale et pour un avenir plus digne pour tous les Mauriciens.