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De Pointe-aux-Sables à Montreux (Suisse)
Jerry Léonide, pianiste Mauricien professionnel de Jazz Fusion
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De Pointe-aux-Sables à Montreux (Suisse)
Jerry Léonide, pianiste Mauricien professionnel de Jazz Fusion

Comme un certain nombre de musiciens issus de nos banlieues, Jerry Léonide a suivi le parcours de ce défricheur que fut Ernest Wiehe. Né à Pointe-aux-Sables, il mène sa carrière en France, d’où il participe à de grands festivals de jazz comme celui de Montreux (Suisse), qui réunit les plus grands noms du jazz chaque année. Entre autres, il a aussi assuré lors d’une tournée la première partie du groupe pop rock mondialement connu, Toto. Son itinéraire en résumé.
Nous l’avons rencontré lors de son bref passage à Maurice où il était venu participer au festival Mama Jaz. Il espère peut-être venir se produire au piano à Maurice, ne serait-ce que pour présenter son dernier album, Heritage, en hommage à ce géant de jazz fusion que fut le légendaire trompettiste Miles Davis (voir plus loin).
🟦Études et musique
Son père est un musicien autodidacte. Dès l’âge de six ans, Jerry pianote avant d’accompagner la chorale à l’église. Il poursuit parallèlement études et musique. Adolescent, période d’apprentissage au contact avec Ernest Wiehe, il s’affirme au sein du tout nouvel Atelier Mo’Zar. Son père saxophoniste se produit dans de grands hôtels mais c’est surtout sa mère qui l’encourage à persévérer dans la musique.
Des études au Collège Royal de Port-Louis avant d’être employé dans une banque, mais le petit clavier Yamaha n’est jamais loin. Des prestations sur scène sont précoces, par l’entremise de Jean René Bastien. Jeune pianiste, il commence déjà à esquisser ses premières compositions. Il poursuit ses études secondaires jusqu’au HSC tout en se mettant au piano-bar dans de grands hôtels. Il sent le besoin de plus de formation et de décrocher un diplôme. Il assiste à la montée à la basse de Linley Marthe, qui intégrera même un des plus grands groupes de jazz-rock, Weather Report.
🟦Paris plaque tournante
À cette époque, la capitale française est un point de rencontre pour les musiciens africains. Il s’inscrit pour un DEUG dans le domaine social. Simultanément, il se professionnalise au Conservatoire de Musique, à Paris, où il décrochera son master.
En 2008, il commence à se frotter avec les grands du milieu musical professionnel. Il se spécialise dans le jazz tourné vers la world music. Pendant trois ans, il accompagne le fameux groupe sénégalais Toure Kunda, alors en pleine ascension. Il devient un sideman recherché, épouse une Mauricienne et s’installe en banlieue parisienne.
Il se sent l’âme d’un compositeur, mais pas d’enregistrement, faute de moyens financiers. Calme, mais persévérant, à 26 ans, il prend part à un concours majeur de piano et se retrouve finaliste gagnant. En 2013, il remporte donc le prix du jury et celui du public ainsi qu’une participation au grand festival de jazz de Montreux, connu dans le monde. Dans sa besace, un cash prize de 15 000 francs suisses (environ Rs 826 000 au taux actuel), qui lui permettra d’enregistrer son premier album, The key of life, comportant ses propres compositions.
Montreux est une porte ouverte sur le gratin du jazz. Il va y faire des rencontres décisives, comme celle avec Claude Nobs du label Warner. S’ensuivent des prestations en Europe, mais il n’a pas oublié le séga natal. Avec l’apport de musiciens mauriciens, il forme un quintet de jazz instrumental faisant une large place au séga jazz. Ça fera l’objet d’un deuxième album, Source of the ocean.
🟦Faire carrière
Entre-temps, il est de plus en plus connu et cela lui vaudra des contrats. C’est ainsi qu’il fera la première partie des concerts du groupe Toto en Australie, en Nouvelle Zélande et en Europe. Il se produit des dizaines de fois en trois ans dans des clubs de jazz à Londres. Il fait des tournées et enseigne même de façon sporadique.
Jerry Léonide trace sa route fidèle au jazz fusion tout en vénérant des maîtres comme Keith Jarrett ou encore Herbie Hancock. Il reviendra quelquefois à Maurice pour participer au festival Mama Jaz. En octobre 2024, il réalise un projet qui lui tient à cœur. Un troisième album intitulé Heritage (voir photo) en hommage à Miles Davis, un vrai projet solo. Au menu de ce CD, que des compositions de Miles Davis qu’il espère pouvoir interpréter un jour à Maurice, tout comme ses propres compositions. L’album a été enregistré au Samourai Hotel Studio à New York. Il est entouré d’un bassiste et d’un batteur. Il s’agit bien de jazz fusion et non du jazz classique, comme on l’entend généralement à Maurice. Contemporain.
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