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Parlement panafricain
Joe Lesjongard rejette les accusations d’antipatriotisme
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Joe Lesjongard rejette les accusations d’antipatriotisme

La crise autour de la non-accréditation de la délégation mauricienne au Parlement panafricain continue de faire des vagues sur la scène politique nationale. Hier, samedi 26 juillet, le leader de l’opposition Joe Lesjongard, accompagné des députés Adrien Duval et Franco Quirin, a tenu une conférence de presse pour exprimer son profond désaccord avec la réaction du Premier ministre Navin Ramgoolam à cette affaire, qualifiant son attitude d’«inappropriée et de potentiellement nuisible aux intérêts diplomatiques de Maurice».
Joe Lesjongard s’est montré particulièrement critique à l’égard des propos tenus par le Premier ministre à l’Assemblée nationale le vendredi 25 juillet. Ce dernier avait qualifié la décision du Parlement panafricain de «regrettable et impardonnable» et fustigé l’attitude de l’opposition, qu’il a accusée de ternir l’image du pays. Des mots que le chef de l’opposition considère comme excessifs et contreproductifs, pouvant détériorer davantage les relations de Maurice avec ses homologues africains. «Il n’y a rien d’antipatriotique dans ma lettre», a déclaré Joe Lesjongard, en référence à la correspondance qu’il aurait adressée au Parlement panafricain pour contester la composition de la délégation mauricienne. Il affirme que cette démarche relevait d’un devoir de transparence et de respect des règles démocratiques et non d’un sabotage diplomatique comme avancé par le chef du gouvernement.
L’absence de concertation
Le leader de l’opposition a également dénoncé un manquement grave au respect des procédures parlementaires. Selon lui, l’opposition n’a pas été autorisée à intervenir lors de la séance du vendredi 25 juillet, en raison du refus de la speaker d’accorder un «point of order» au député Adrien Duval. Il considère que la déclaration du Premier ministre, hautement controversée selon ses termes, aurait dû faire l’objet d’un débat équilibré. Un autre point évoqué lors de la conférence concerne l’absence de concertation dans la désignation des membres de la délégation envoyée à Midrand, en Afrique du Sud. Joe Lesjongard soutient que l’opposition n’a à aucun moment été sollicitée ou consultée, en dépit des exigences du protocole du Parlement panafricain qui préconise une représentativité équilibrée des diverses opinions politiques. Une correspondance officielle de l’instance panafricaine aurait d’ailleurs souligné ce manquement, donnant du poids aux critiques formulées par l’opposition.
Adrien Duval a, pour sa part, dénoncé ce qu’il qualifie de «réaction disproportionnée» du Premier ministre. Selon lui, Maurice risque d’y laisser des plumes sur le plan diplomatique. «Il faut se rappeler que notre pays verse Rs 94 millions annuellement en tant que cotisation à l’Union africaine. Nous devons faire preuve de responsabilité et préserver nos alliances au lieu de les compromettre», a-t-il fait remarquer.
Quant à Franco Quirin, il n’a pas mâché ses mots. Il a affirmé que le gouvernement et la présidente de l’Assemblée nationale portent la responsabilité de cette situation. «J’avais exprimé mon souhait de faire partie de la délégation. Aujourd’hui, on m’écarte. Où est le respect pour l’opposition ?», a-t-il lancé, avant d’ajouter : «Ceux qui promettaient un changement réel font désormais pire que leurs prédécesseurs.» Le député indépendant n’a pas hésité à accuser le gouvernement de bafouer les principes fondamentaux de la démocratie. Il a également critiqué l’attitude du Premier ministre adjoint, laissant entendre qu’un climat de mépris règne désormais envers les voix dissidentes.
Pour rappel, le Premier ministre Navin Ramgoolam avait exprimé à la Chambre son indignation suite au refus du Parlement panafricain d’accréditer les cinq parlementaires mauriciens désignés pour assister à la cinquième session de la sixième législature. Il avait alors accusé le leader de l’opposition d’avoir directement écrit à l’organe panafricain pour contester la composition de la délégation, qualifiant cette initiative d’acte «honteux» et «antipatriotique». Il avait aussi annoncé que le gouvernement envisageait de suspendre la participation de Maurice à cette instance régionale.
Mais du côté de l’opposition, le mot d’ordre est clair : le gouvernement aurait dû éviter cette crise en respectant les principes de représentativité, en dialoguant avec les autres forces politiques du pays et en préservant l’image du pays sur la scène internationale.
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