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Double meurtre à Fond-du-Sac

La défense dénonce des lacunes dans l’enquête policière

16 juillet 2025, 14:00

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La défense dénonce des lacunes dans l’enquête policière

Le procès des frères Ritesh et Umesh Baboolall aux Assises pour le double meurtre de Vijay Goorbin et de son père, Anand Goorbin, s’est poursuivi avec l’audition de témoins, hier, à savoir des officiers de police ayant participé à l’enquête. L’affaire remonte au 2 janvier 2018, à Fond-du-Sac, où les deux victimes avaient été retrouvées mortes sur le bitume. Les deux accusés plaident non-coupable.

La séance d’hier a été marquée par l’absence du principal enquêteur de cette affaire, identifié comme le témoin no 14 sur la liste amendée du parquet. Celui-ci étant actuellement hors du territoire mauricien, son contre-interrogatoire par la défense, représentée par les Senior Counsels, Mes Robin Ramburn et Anil Gayan, ne pourra se faire qu’après son retour. La défense a protesté contre ce report, estimant que le témoignage clé du principal enquêteur doit rester «frais» dans l’esprit des jurés pour éviter toute distorsion.

La défense a également dénoncé des manquements dans la gestion des pièces à conviction, notamment l’absence d’un exhibit officer concernant un objet saisi sur les lieux ayant contribué au crime. Me Robin Ramburn a mis en doute la traçabilité de cette preuve, surtout dans un contexte où les déclarations des deux accusés avaient été simultanément enregistrées à la Criminal Investigation Division de Piton. Selon la défense, le non-respect des procédures standards lors de l’enregistrement et des preuves soulève de sérieux doutes sur l’intégrité de l’enquête.

Peu de témoins présents

Seuls trois témoins étaient présents en cour hier, malgré une liste de comparutions plus fournie. Les trois policiers ont pris la barre pour lire plusieurs déclarations enregistrées lors de l’enquête. On compte cinq déclarations enregistrées pour Ritesh Baboolall et six pour Umesh Baboolall. L’opposition majeure de la défense demeure sur la décision d’orienter l’enquête vers une piste criminelle dès 4 heures du matin, le 3 janvier 2018, au lieu d’un accident de la route. Cette précocité soulève, aux yeux de la défense, la question d’éventuels préjugés dans la conduite de l’enquête.

Il a également été mentionné que la rue où les corps avaient été retrouvés ne permettait pas à deux véhicules de se croiser, élément jugé crucial dans la chronologie des événements. Les avocats de la défense ont également pointé du doigt le fait que plusieurs témoins oculaires ou potentiellement impliqués n’avaient pas encore été entendus et que certaines omissions dans les déclarations pourraient jouer en défaveur des accusés. L’un des points centraux reste la manière dont les deux frères avaient été identifiés et interrogés. Des déclarations datées du 23 novembre 2018 et du 22 mai 2019, attribuées aux deux accusés, ont été évoquées. Il reste à établir dans quelles conditions exactes elles ont été obtenues et enregistrées.

Le procès se poursuivra tout au long de cette semaine avec d’autres témoins.

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