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Star Knitwear
La désillusion des ex-employés, qui considéraient l’entreprise comme une seconde famille
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Star Knitwear
La désillusion des ex-employés, qui considéraient l’entreprise comme une seconde famille

■ Quelques employés de la compagnie ont rencontré le ministre du Travail, Reza Uteem, avec le syndicaliste Fayzal Ally Beegun.
Ils sont 240. Derrière ce chiffre, des visages, des histoires, des années de service et d’engagement dans une entreprise qu’ils considéraient comme une seconde famille. Aujourd’hui, ces employés licenciés de Star Knitwear vivent l’incertitude, la frustration et l’amertume, après une décision brutale et inattendue de leur direction.
Un ancien employé raconte. «Cela fait 30 ans que je travaille pour cette compagnie. J’ai commencé comme superviseur et gravi les échelons. Du jour au lendemain, tout s’est arrêté. On nous a dit que l’usine était en souffrance, qu’il n’y avait plus assez de commandes. Un mardi après-midi, on reçoit un e-mail nous invitant à prendre un congé jeudi et vendredi. Le mercredi ayant été férié, on nous a laissé croire que tout allait reprendre normalement lundi. Mais dès le jeudi, certains collègues ont reçu leurs lettres de licenciement, les envoyant directement vers le Redundancy Board.»
La véritable raison? Réduire le nombre d’employés. Aujourd’hui, l’usine est toujours en activité, avec des travailleurs étrangers et quelques Mauriciens encore en poste. Une situation difficile à accepter pour ceux qui ont consacré leur vie à cette entreprise. «On nous a fait croire qu’il n’y avait plus de commandes mais l’usine continue à produire. C’est une grande injustice», dénonce un autre salarié.
Le syndicaliste Fayzal Ally Beegun soutient activement ces travailleurs. Il réclame que le Redundancy Board et la direction de Star Knitwear soient convoqués en urgence. «Les travailleurs demandent trois mois de salaire par année de service. C’est légitime, vu leur ancienneté et leur situation actuelle.J’ai interpellé le ministre du Travail, Reza Uteem, à ce sujet», explique-t-il.
Une première rencontre a eu lieu, le lundi 21 avril, entre le ministre et le représentant des employés. Une autre réunion cruciale est prévue, aujourd’hui, avec la participation de la direction de l’usine, du syndicat et de plusieurs travailleurs licenciés. Les discussions porteront notamment sur les compensations et la situation préoccupante de certains employés, qui n’ont toujours pas reçu leur dernier salaire, ni pu bénéficier du Workfare Programme, censé leur apporter un soutien temporaire.
Pour ces employés, la situation est dramatique. Beaucoup sont âgés, approchant ou dépassant la cinquantaine, et se retrouvent aujourd’hui sans emploi, sans perspective. «On a des prêts à rembourser, des enfants à élever, des familles à soutenir. Et à notre âge, personne ne veut de nous», confie un ancien salarié.
Ces licenciés réclament aujourd’hui plus que des indemnités :ils veulent être respectés et considérés pour ce qu’ils ont donné pendant toutes ces années.Ils espèrent que les prochaines négociations permettront d’aboutir à un accord juste et humain.
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