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Secteur public

La vague de licenciements déferle sur d’autres institutions

3 juin 2025, 10:00

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La vague de licenciements déferle sur d’autres institutions

Cette vague de licenciements laisse plusieurs familles d’ex-employés du CEB dans la détresse.

Ils étaient tous engagés sur une base temporaire. Environ soixante employés de la CWA et 13 du CEB viennent d’être remerciés. La vague de licenciements continue de se propager, après celle qui a touché les Collectivités locales. Le «tram du grand nettoyage» pourrait prochainement passer par la Metro Express Ltd, Mauritius Telecom et d’autres entreprises publiques.

Une soixantaine de personnes remerciées par la CWA

Environ soixante employés ont été remerciés par la Central Water Authority (CWA). Ces travailleurs avaient été engagés sur une base temporaire dans le cadre du Pipe Replacement Program, un projet visant à moderniser le réseau de distribution d’eau à travers l’île. La CWA a précisé que ces recrutements étaient de courte durée et que les missions confiées à ces employés ont été accomplies. Leur contrat étant arrivé à terme, ils ont été remerciés conformément aux conditions établies. L’autorité souligne qu’il ne s’agit pas de licenciements, mais de fins de contrat prévues dès le départ.

«Il est désolant de constater que la vague de ‘grand nettoyage’ se poursuit au sein des services publics. Après les licenciements massifs dans plusieurs municipalités, c’est désormais au tour des employés de la CEB, de la Tourism Authority et, plus récemment, de la CWA, d’être remerciés. Pourtant, Ehsan Juman avait assuré avant les élections que personne ne perdrait son emploi. Ce qui rend la situation encore plus injuste, c’est que ce sont principalement les employés au bas de l’échelle, ceux qui perçoivent les salaires les plus modestes, qui sont touchés. Comment ces familles parviendrontelles à joindre les deux bouts désormais ? On ne peut s’empêcher de se demander s’il ne s’agit pas d’une chasse aux sorcières», s’exaspère Deepak Benydin, président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions.

Treize employés du CEB licenciés

Le «nettoyage» continue de plus belle dans le secteur parapublic. Treize employés du Central Electricity Board (CEB) ont été brusquement licenciés. Cinq d’entre eux ont été remerciés vendredi dernier, à seulement quelques jours de la fin de leur période d’essai, tandis que huit autres ont été licenciés hier. Ces décisions, jugées abruptes par les intéressés, ont été prises sans qu’aucun avertissement ne leur soit adressé. Les employés, principalement des «general workers», ont été recrutés à la suite d’un processus d’entretien mené en 2023. Ils ont officiellement pris leurs fonctions en 2024, espérant débuter une nouvelle carrière au sein d’un organisme public reconnu. Pour certains, ce choix impliquait de lourds sacrifices. L’un des employés licenciés, par exemple, a quitté un poste qu’il occupait depuis plus de 25 ans dans une entreprise privée, convaincu que le CEB lui offrirait une plus grande stabilité d’emploi. Aujourd’hui, il se retrouve au chômage à peine quelques mois après avoir fait ce pari professionnel. La direction du CEB justifie ces licenciements par la situation financière précaire que traverse actuellement l’institution. Aucune faute professionnelle ou insuffisance de performance n’a été évoquée, ce qui rend la décision encore plus difficile à accepter pour les employés concernés. Selon eux, il n’y a jamais eu de signalement ni de mise en garde formelle concernant leur travail. «J’ai suivi toutes les étapes du processus de recrutement. J’ai passé trois entretiens et remis tous les documents exigés. C’est profondément injuste d’être licencié de cette manière. J’ai plus de Rs 13 000 de dettes à régler chaque fin de mois et je suis complètement désemparé», confie l’un des employés remerciés par l’entreprise. Cette vague de licenciements laisse plusieurs familles dans la détresse. Des témoignages évoquent l’incompréhension, la colère et une profonde déception face à ce qu’ils perçoivent comme une trahison de la confiance qu’ils avaient placée dans le CEB et le gouvernement. Alors que le pays traverse une période économiquement difficile, cette affaire relance le débat sur la sécurité de l’emploi dans le secteur parapublic et sur la manière dont les décisions stratégiques affectent directement la vie de travailleurs ordinaires.

Sept autres de la Tourism authority

Fin mai, la Tourism Authority a mis fin aux contrats de sept employés engagés sur une base temporaire. Selon les autorités concernées, cette décision découle du fait que «leurs services ne sont plus nécessaires». Bien que ces employés n’aient jamais été titularisés, leur départ, survenant à quelques jours de leur premier anniversaire de service, a suscité des réactions. «On ne s’y attendait pas. On a travaillé pendant un an, on a donné le meilleur de nous-mêmes. Et là, on nous dit simplement que nos services ne sont plus requis», confie, sous anonymat, l’un d’eux. L’administration de la Tourism Authority affirme avoir respecté les clauses contractuelles. Les contrats temporaires n’ont tout simplement pas été renouvelés, ce qui, selon une source interne, «était prévu depuis le départ, sauf besoin opérationnel justifiant une prolongation». Il nous revient que ces personnes figureraient parmi celles recrutées «akoz eleksion». Aucun plan de réaffectation ou de soutien à la réinsertion professionnelle n’a, pour l’instant, été communiqué. Selon nos sources, le «tram du grand nettoyage» pourrait prochainement passer par la Metro Express Ltd, Mauritius Telecom et d’autres entreprises publiques.

J.M / STEWELDERSON CASIMIR

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