L’arrestation de l’ancien Premier ministre (PM), Pravind Jugnauth, a largement été relayée par plusieurs médias internationaux. Hier matin, RFI a titré : «L’ex-Premier ministre Pravind Jugnauth arrêté après la saisie de valises de billets», rapportant la découverte de 2 millions d’euros, soit environ Rs 114 millions, dans ces valises. D’autres grandes agences de presse telles que Reuters, US News, Bloomberg et The Star ont également couvert l’affaire, mettant en avant l’interrogatoire et l’arrestation de l’ancien PM. Le site indien Business Standard a également relayé l’information. Certains médias ont même souligné que cette arrestation pourrait avoir un impact sur l’accord relatif aux Chagos.

Samedi, le journal britannique The Telegraph a révélé que l’accord controversé concernant la restitution de l’archipel des Chagos à Maurice était de nouveau au cœur de l’actualité. Cette fois, c’est l’arrestation de Pravind Jugnauth qui soulève des interrogations quant à la légitimité de cet accord. Selon The Telegraph, l’ancien PM a été arrêté et fait face à des accusations de blanchiment d’argent. La Financial Crimes Commission de Maurice a confirmé cette arrestation, précisant que des perquisitions menées à son domicile ont conduit à la saisie de Rs 114 millions (environ 2,4 millions de dollars). Son avocat a déclaré que son client nie fermement ces accusations.

Cet événement intervient quelques mois après qu’un accord historique entre le Royaume-Uni et Maurice en octobre 2024, transférant la souveraineté des îles Chagos à l’île Maurice allait être signé. Cet accord avait été salué comme une victoire diplomatique majeure pour le gouvernement mauricien dirigé alors par Pravind Jugnauth. Son arrestation soulève désormais des questions sur les conditions dans lesquelles cet accord a été conclu. Certaines voix demandent une réévaluation du traité, craignant que les allégations de corruption visant l’ancien PM n’aient pu influencer les négociations.

Face à cette situation, le gouvernement du PM sir Keir Starmer, subit des pressions pour suspendre la mise en œuvre de l’accord en attendant que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Des responsables politiques britanniques estiment que cette arrestation pourrait ternir la crédibilité de l’accord et appellent à une enquête approfondie. De son côté, le gouvernement mauricien, dirigé par le PM, Dr Navin Ramgoolam, a assuré qu’il coopérera pleinement avec les autorités britanniques et internationales afin de garantir la transparence et l’intégrité des processus diplomatiques et judiciaires en cours.