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Enquête judiciaire
Le bureau du DPP demande l’exhumation du corps de Jacquelin Steeve Juliette
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Enquête judiciaire
Le bureau du DPP demande l’exhumation du corps de Jacquelin Steeve Juliette

Mᵉ Rama Valayden en compagnie de Monika Juliette (à g.) et Sweta Juliette (à dr.), hier.
Les travaux de l’enquête judiciaire visant à faire la lumière sur le décès de Jacquelin Steeve Juliette, âgé de 36 ans, se sont poursuivis, hier, devant le tribunal de Pamplemousses. Lors de l’audience présidée par la magistrate Neela Ramdewor-Naugah, Sweta Juliette, la sœur du défunt, a produit un tshirt maculé de traces de sang. Celui-ci a été sécurisé comme pièce à conviction. Sweta Juliette a déclaré avoir conservé ce t-shirt sans jamais le laver. Elle affirme qu’il s’agit du vêtement que son frère portait le jour où il a été tabassé par la police.
Le constable Horeesoran, anciennement affecté au poste de police de Goodlands, a également été appelé à la barre des témoins. Il a expliqué qu’au moment du décès de Jacquelin Steeve Juliette, il agissait comme chauffeur. Il avait reçu l’ordre de ses supérieurs de se rendre à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo et de les y conduire pour l’autopsie de Jacquelin Steeve Juliette. Interrogé par Mᵉ Nataraj Muneesamy, Assistant Director of Public Prosecutions (DPP), sur son rôle et les statements qu’il avait recueillis ce jour-là, il a indiqué que ses supérieurs lui avaient fait savoir que la famille de Jacquelin Steeve Juliette comptait se faire assister par un médecin privé pour l’autopsie.
Selon le constable Horeesoran, à leur arrivée à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, les proches de Jacquelin Steeve Juliette se trouvaient dans la cour de l’établissement. Ses supérieurs et la famille s’étaient ensuite rendus dans le bureau du médecin légiste, tandis que lui attendait dans la fourgonnette, sur le parking. Peu après, ses supérieurs lui avaient indiqué que la famille acceptait finalement que le médecin légiste pratique l’autopsie. L’un de ses supérieurs lui avait alors demandé de recueillir un statement à ce sujet. Le policier a déclaré avoir demandé quel membre de la famille se portait volontaire pour faire cette déclaration. Un cousin de la victime avait accepté et signé. Ce jour-là, il avait recueilli trois statements auprès du cousin dans le cadre de l’autopsie et lorsque le corps avait été remis à la famille.
Cependant, Mᵉ Nataraj Muneesamy a relevé des lacunes dans ces déclarations, qui ne respectent pas le Manuel de la police. En particulier, aucune ligne n’avait été tracée après la dernière phrase, ce qui aurait pu permettre d’ajouter des informations ultérieurement. De plus, les pages ne comportent pas les initiales du cousin ni celles du policier à côté des erreurs rectifiées. L’assistant DPP a demandé à la cour d’adresser un warning of perjury au policier, car son témoignage sous serment ne correspond pas aux déclarations écrites en sa possession. Il a ainsi écopé d’un avertissement pour avoir menti sous serment. Les travaux ont été ajournés au 27 mars, avec la suite du témoignage du constable Horeesoran.
Allégations de cover-up
Par ailleurs, Mᵉ Nataraj Muneesamy a déposé une motion pour que le corps de Jacquelin Steeve Juliette, enterré au cimetière de Poudre-d’Or, soit exhumé afin de procéder à un examen post-mortem, en vertu de la section 60 de la District and Intermediate Courts Act.
Pour rappel, Jacquelin Steve Juliette est décédé le 5 janvier 2023. Sa mort a été attribuée à un œdème pulmonaire. Comme elle est survenue quelques heures après une interpellation musclée par la brigade antidrogue à Résidence Ste-Claire, sa famille accuse les forces de l’ordre de brutalité policière. Cette affaire, impliquant des allégations de cover-up, a été dénoncée à travers les bandes sonores de Missie Moustass. Mᵉ Rama Valayden, qui représente la famille Juliette, explique qu’ils soutiennent la motion du bureau du DPP en faveur de l’exhumation du corps. Toutefois, il estime que certaines démarches administratives doivent être revues. Il déplore aussi que les déclarations aient été prises à la hâte auprès de la famille, sans que celle-ci ait été informée du contenu des documents. Il affirme que l’on s’est contenté de demander à la famille de signer.
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