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Suicide d'une adolescente
Les dangers du harcèlement scolaire en lumière
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Suicide d'une adolescente
Les dangers du harcèlement scolaire en lumière

(Photo d'illustration)
Le lundi 17 février, une triste nouvelle a secoué la population : le corps sans vie d’une jeune fille de 14 ans a été retrouvé sous le pont sir Anerood Jugnauth (SAJ), dans la région de Coromandel. Ce décès tragique a soulevé des questions sur les conséquences du harcèlement scolaire et a provoqué une onde de choc dans sa famille et au sein de la société.
La victime, élève studieuse et timide, était en Grade 9 à l’école secondaire d’Ébène. Elle était dans le top 10 de sa classe. Elle se réveillait tôt chaque matin pour ses révisions avant de se préparer afin de se rendre au collège. Selon des informations recueillies, elle avait récemment été victime de harcèlement scolaire par un groupe d’élèves. Ses proches n’avaient pas remarqué qu’elle semblait traverser une période difficile et elle n’avait jamais exprimé ouvertement ses souffrances. Les recherches effectuées sur son ordinateur portable ont révélé qu’elle s’était renseignée sur le pont SAJ avant de disparaître. Après l’avoir recherchée activement, la famille a, avec l’aide d’un voisin, retrouvé le corps de l’adolescente, mettant fin à une nuit d’angoisse.
Les proches expliquent que la jeune fille essayait de s’exprimer à travers des dessins mais qu’ils n’ont pu les déchiffrer. «Elle ne s’est jamais confiée à qui que ce soit. Nous non plus, nous n’avons pas remarqué qu’elle avait des problèmes», confie un proche. Le jour de sa disparition, elle s’est réveillée très tôt et s’est faufilée dehors sans que personne ne s’en rende compte. Elle a marché jusqu’au SAJ Bridge et en route, elle était en constante communication avec ses amies, sur WhatsApp. Parmi ses amies, certaines l’encourageaient à aller se jeter, fait ressortir le proche. Des messages ont été retrouvés sur son téléphone, qui a été saisi par les policiers pour les besoins de l’enquête.
L’autopsie a confirmé que la cause de la mort était un choc dû à de multiples blessures. Aucune trace de violence externe n’a été trouvée sur les lieux et la police n’a décelé aucune cause criminelle. Toutefois, les proches de la victime ont exprimé leur désarroi face à la situation et ont lié la tragédie à l’intensification du harcèlement scolaire, un phénomène qu’ils estiment insuffisamment pris en charge par le système éducatif. «Il ne faut pas que cela se reproduise dans une autre famille», ont déclaré les proches, bouleversés par la perte de cette enfant pleine de vie et brillante.
La ministre de l’Égalité des genres, Arianne Navarre-Marie, a réagi à ce drame en exprimant sa profonde émotion sur les réseaux sociaux. Elle a souligné l’impact dévastateur du harcèlement scolaire, un problème qui continue de toucher de nombreuses familles à travers le pays. «Le suicide de cette jeune élève nous incite à réfléchir et à agir», a-t-elle écrit, mettant en avant les efforts du gouvernement pour trouver des solutions face à cette problématique croissante.
Or, les proches de l’adolescente déplorent la lenteur et l’insuffisance des mesures mises en place pour prévenir et combattre le harcèlement scolaire. Ils pointent du doigt le manque de ressources dans les établissements scolaires, notamment le fait qu’il n’y a qu’un psychologue pour l’ensemble des 54 collèges de l’île. «Notre système n’est pas adapté pour reconnaître une victime de bullying», a déclaré un membre de la famille, visiblement désabusé par le manque d’action face à cette problématique.
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