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Parlement

Les interventions sur le discours-programme de la séance du 4 mars

5 mars 2025, 11:00

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Les interventions sur le discours-programme de la séance du 4 mars

Les élus ont poursuivi leurs interventions sur le discours-programme 2025-2029, mardi 4 mars, à l’Assemblée nationale. Les travaux de celle-ci reprennent vendredi. Chetan Baboolall, Kaviraj Sukon, Francisco François, Ehsan Juman, Fabrice David, Mahend Gungapersad et Ashok Subron se sont exprimés dans l’après-midi et la soirée.

Chetan Baboolall : «Redonner vie au rêve mauricien»

Parmi les réformes clés, il a mis en avant la transformation du modèle économique du pays, avec un accent sur les services à forte valeur ajoutée et l'innovation. Il a aussi appelé à une modernisation du secteur touristique, misant sur la préservation du patrimoine culturel et le développement d'un tourisme durable.

Le député a souligné l'importance de l'éducation et de la recherche comme moteurs de progrès. «L'établissement d'institutions éducatives et de centres de recherche de classe mondiale favorisera l'innovation et attirera des talents internationaux», a-t-il déclaré, mettant en avant les secteurs technologique, de la santé et des sciences environnementales, y compris l'économie bleue.

Concernant les enjeux environnementaux, Chetan Baboolall a appelé à des réformes ambitieuses pour lutter contre le changement climatique, soutenir les PME et développer l'économie numérique. Il a aussi réaffirmé l'engagement du gouvernement à restaurer l'intégrité des institutions et à lutter contre la corruption.

Il a conclu en affirmant que la victoire électorale récente représente une volonté populaire de changement et de progrès. «Nous bâtirons une nation où règne l'intégrité, où chaque citoyen prospère et où la liberté est valorisée. Que Maurice redevienne Maurice», a-t-il proclamé avec conviction.

Kaviraj Sukon : «Faire de Maurice une référence en éducation supérieure»

Kaviraj Sukon, ministre de l’Enseignement supérieur, de la science et de la recherche, ambitionne de faire de Maurice une référence en enseignement supérieur en corrigeant les lacunes du passé.

Il mise sur l’internationalisation du secteur avec la campagne «Study Mauritius», visant à attirer des étudiants étrangers en renforçant les alliances avec des universités de renom. Il prévoit également de moderniser les universités publiques, d’améliorer la gestion financière et de favoriser les partenariats avec l’industrie pour diversifier les revenus.

Kaviraj Sukon insiste sur la recherche appliquée dans des domaines clés comme le changement climatique, la sécurité alimentaire et l’intelligence artificielle, et envisage la création d’incubateurs pour soutenir les jeunes entrepreneurs et l’innovation.

Le programme gouvernemental comprend aussi le renforcement de la formation technique pour répondre aux besoins du marché du travail et la collaboration avec le secteur privé pour adapter les programmes universitaires. Enfin, plusieurs comités stratégiques seront créés pour piloter ces réformes, dont un sur la recherche et un autre sur l’internationalisation. Le Dr Sukon conclut en affirmant que l’avenir de l’éducation est numérique, inclusif et accessible à vie.

Jean Francisco François : «Rodrigues va mal, il faut agir maintenant»

Jean Francisco François, député de Rodrigues, a plaidé pour une autonomie accrue de l'île et une meilleure intégration dans les projets nationaux, tout en appelant à une collaboration renforcée avec le gouvernement central.

Il a demandé des mesures concrètes pour lutter contre le changement climatique, notamment un projet complet de traitement des eaux usées, ainsi que la rénovation de l'hôpital Queen Elizabeth et l'amélioration des services de santé, avec un focus sur la prévention du cancer et la formation médicale. Insistant sur le rôle de la jeunesse comme «force motrice» pour l'avenir, il a proposé des initiatives pour renforcer leur engagement civique et professionnel. Il a également dénoncé le manque de logements sociaux et les difficultés économiques de l'île.

Enfin, il a réclamé la dissolution de l'Assemblée régionale et des élections anticipées, affirmant que ces mesures sont essentielles pour restaurer la confiance et renforcer l'autonomie de Rodrigues.

Ehsan Juman : «Il faut redonner confiance aux institutions»

Ehsan Juman a vivement critiqué la gestion passée du pays, qu’il juge chaotique et marquée par des scandales financiers et des dépenses excessives. Il a dénoncé plusieurs affaires, dont des milliards dépensés pour l’écoute téléphonique, un contrat controversé de la CWA et l’achat de médicaments périmés.

Rappelant son parcours d’opposant et son expulsion du Parlement, il a affirmé que ses avertissements étaient fondés. Il appelle à une mobilisation générale pour reconstruire le pays et restaurer la confiance dans les institutions, soulignant que les réformes engagées auront un impact sur les 25 à 30 prochaines années.

Fabrice David: «Un avenir pour réussir, un avenir pour unir, un avenir pour grandir»

Fabrice David, Junior Minister de l’Agro-industrie, a salué le retour à la démocratie et plaidé pour un modèle économique basé sur l’exploitation durable des ressources. Il a souligné l'importance de l'engagement des jeunes et de l'alliance entre expérience et jeunesse pour un avenir prospère.

Il a dénoncé l'inaction du précédent gouvernement concernant l'économie bleue et annoncé la relance de ce secteur avec les «Assises de l’Océan». Pour renforcer la production halieutique, il prévoit de démocratiser la pêche semi-industrielle et d'imposer aux bateaux étrangers de débarquer leurs prises à Maurice.

Il a également annoncé la création d’un marché aux enchères des produits de la mer et le développement d’un «méga ministère de la terre et de la mer» réunissant l'agriculture, la pêche, l’élevage et l’environnement. Il a appelé les citoyens à s'engager dans cette transition écologique, énergétique et numérique.

Mahend Gungapersad : «Un avenir meilleur pour les jeunes»

Mahend Gungapersad, ministre de l’Éducation, a critiqué l’ancien gouvernement MSM pour sa politique de division et la manipulation des institutions, qu’il accuse d’avoir brisé la cohésion nationale. Il a plaidé pour une réforme éducative intégrant l’intelligence émotionnelle et l’intelligence artificielle, affirmant que l’éducation doit former à la fois l’esprit et le cœur des jeunes.

Il a dénoncé l’échec du programme étendu de l’ancien régime, qui a conduit 5 927 étudiants à quitter le système sans diplôme, et a salué les initiatives du nouveau gouvernement visant à offrir une seconde chance aux élèves en difficulté. Il a conclu en affirmant l’engagement du gouvernement à bâtir une nation unie et inclusive, garantissant à chaque enfant la possibilité de réussir, malgré les défis hérités du passé.

Ashok Subron : «Le programme du gouvernement a pris en compte les aspirations profondes de la population»

Le dernier intervenant de la journée a été le ministre de la Sécurité sociale et de la solidarité nationale, Ashok Subron.

Membre du parti Rezistans ek Alternativ (ReA), Ashok Subron a commencé son allocution en remerciant le Premier ministre, Navin Ramgoolam, et le leader du MMM, Paul Bérenger, pour la confiance qu'ils lui ont accordée en le désignant comme candidat dans la circonscription no 4 (Port-Louis Nord/Montagne-Longue). Il a souligné que les électeurs de cette région sont désormais une partie intégrante de sa vie et de sa famille.

Le ministre est ensuite revenu sur les nombreux scandales ayant marqué l'ancien régime et a rappelé les étapes majeures qui ont conduit à l'adhésion de ReA à l'Alliance du changement. Il a précisé que les discussions entre son parti, le Parti travailliste et le MMM ont duré un an et demi, aboutissant à dix rencontres à Riverwalk.

Qualifiant la victoire de l'Alliance du changement aux dernières élections de «moment décisif de notre histoire», Ashok Subron a dénoncé la «mafionisation» du précédent gouvernement. Il a affirmé que la population, lassée de ce régime, l'avait non seulement rejeté mais avait également exprimé sa révolte en disant : «Never again.»

L'un des principaux combats d'Ashok Subron et de ReA concerne les amendements constitutionnels à venir. Ces réformes permettront à chaque citoyen de se présenter aux élections sans l'obligation de déclarer son appartenance ethnique. «C'est une bataille historique menée par plusieurs générations, et cet amendement sera suivi par d'autres sur le système électoral, conformément à l'accord conclu entre ReA, le Parti travailliste et le MMM.»

Le ministre a également mis en garde contre les forces qui tenteront de freiner ces réformes, accusant certains profiteurs d'œuvrer pour les retarder. Cependant, il a assuré que les trois partis politiques formant le gouvernement sont résolument engagés à mettre en œuvre toutes les propositions du programme gouvernemental.

«Il y a des décennies où il ne se passe rien, et des mois où il se passe des décennies. Nous sommes exactement dans cette situation. Le programme du gouvernement a pris en compte les aspirations profondes de la population.» Concluant son intervention le poing levé, Ashok Subron a proclamé : «Dan mwa ena tou, viv nou morisianism et viv mama Later.»

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