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Affaire des valises
«Les photos parlent d’elles-mêmes», lâche Josian Deelawon, souriant
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Affaire des valises
«Les photos parlent d’elles-mêmes», lâche Josian Deelawon, souriant

Josian Deelawon après avoir obtenu la liberté conditionnelle en cour de Pamplemousses © Beekash Roopun
C’est avec ces mots que Josian Deelawon, l’un des suspects dans l’affaire des valises et Chief Executive Officer (CEO) de My Holidays Ltd, a réagi en quittant le tribunal de Pamplemousses, hier. Après cinq nuits derrière les barreaux, il a retrouvé la liberté conditionnelle, la Financial Crimes Commission (FCC) n’ayant pas objecté à sa remise en liberté. Pour ce faire, il a dû s’acquitter de deux cautions de Rs 300 000 chacune et signer une reconnaissance de dette de Rs 5 millions. Le Chief Financial Officer (CFO) de My Holidays Ltd, Chandradeo Oomah, arrêté le même jour, a bénéficié des mêmes conditions de libération.
Les deux hommes devront se présenter quotidiennement aux postes de police de Grand-Baie et de Terre-Rouge, entre 6 heures et 21 heures. La magistrate Neela Ramdewor Naugah a imposé des conditions strictes : interdiction d’interférer avec les témoins, obligation de rester joignables via un numéro de téléphone communiqué aux enquêteurs et résidence à une adresse fixe.
Les perquisitions menées aux domiciles et bureaux de Josian Deelawon et de Chandradeo Oomah ont conduit à la saisie de deux valises et d’un sac contenant plusieurs millions de roupies. Les enquêteurs ont également découvert des montres de luxe, des factures d’hôtels prestigieux et des documents d’immigration, ainsi qu’une enveloppe provenant d’un établis- sement londonien portant le nom de la famille Jugnauth. Chez le CFO, des devises étrangères d’une valeur de plusieurs millions de roupies ont été retrouvées.
Peu après ces arrestations, Pravind Jugnauth et son épouse, Kobita Jugnauth, avaient été interpellés pour les besoins de l’enquête sur le blanchiment d’argent présumé. Une perquisition à leur domicile a permis de récupérer des documents et d’interroger longuement l’ancien Premier ministre. Ce dernier a nié tout lien personnel avec Josian Deelawon, affirmant que celui-ci était simplement membre de son parti. Pourtant, des clichés devenus viraux montrent les deux hommes partageant plusieurs repas. Le CEO a reconnu avoir rencontré l’ancien Premier ministre à de nombreuses reprises, notamment à sa résidence d’Angus Road et à l’hôtel Maradiva Villas Resort & Spa, propriété de la belle famille de Pravind Jugnauth.
Cette affaire a entraîné l’arrestation de Devianee Ramchurn, adjointe au maire de Vacoas-Phoenix, dans la journée de samedi. Elle est soupçonnée d’avoir servi d’intermédiaire pour la récupération des valises d’argent. Après avoir fourni deux cautions de Rs 200 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 5 millions, elle a été libérée sous conditions, mardi. Sa fille, Prada Isha Ramchurn, a été entendue en présence de son avocat.
Sanjiv Ramdanee, beau-frère de Pravind Jugnauth, CEO de Maradiva et proche de Josian Deelawon, a également été interrogé, mercredi. Des fouilles ont été menées dans son bureau, à son hôtel et à son domicile, mais aucune preuve compromettante n’a été trouvée. Ses déclarations concordent avec celles de Josian Deelawon. Andy Perrine, chauffeur de Josian Deelawon, a lui aussi confirmé la version de son ancien employeur. Les enquêteurs ont également convoqué le frère de Josian Deelawon, Noël pour l’entendre dans le cadre de l’enquête. Une perquisition a également eu lieu à son domicile à Port-Chambly.
🟥 Chandradeo Oomah.
Mercredi, Josian Laval Deelawon et Chandradeo Oomah ont participé à un exercice de reconstitution menée à Bain-Bœuf, Point-eaux-Canonniers et Terre-Rouge, la veille de leur libération provisoire. La FCC a multiplié les démarches pour retracer le parcours de l’argent saisi. Les enquêteurs poursuivent leurs auditions et s’intéressent de près à d’autres personnalités évoluant autour de ce réseau. Alors que les versions des protagonistes diffèrent, les preuves matérielles et les témoignages convergent vers un système complexe de circulation de fonds suspects impliquant des figures politiques bien connues, parmi lesquelles Avinash Gopee. La FCC a émis une notice of departure contre l’homme d’affaires, lui interdisant de quitter le territoire mauricien sans autorisation.
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