En 1960, après 150 années de présence militaire britannique à Maurice, le RoyaumeUni décide de retirer sa garnison. Une page se tourne et une autre s’écrit : celle de la Special Mobile Force (SMF), instituée pour assurer la sécurité intérieure de l’île. Ce départ historique marque aussi la naissance de la Mauritius Mobile Force, un corps paramilitaire, qui deviendra un pilier de l’ordre public. C’est ce que nous apprend Christophe Leroux, vice-président de SOS Patrimoine en péril.

La mission de la SMF est claire : veiller à la sécurité intérieure et extérieure du pays. Pour ce faire, le gouvernement recrute d’anciens volontaires ayant servi durant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que des membres aguerris de la Mauritius Police Force. L’unité s’installe dans les anciennes casernes des King’s African Rifles à Vacoas, désormais baptisées Abercromby Barracks, en hommage au général britannique qui a conquis l’île en 1810.

La SMF fonctionne comme une unité paramilitaire intégrée à la Mauritius Police Force. Organisée en bataillon d’infanterie motorisé, elle comprend trois compagnies, une escouade de génie et une aile mobile dotée de véhicules blindés. Cette structuration lui permet d’intervenir rapidement et efficacement, que ce soit en situation d’urgence ou lors d’opérations de maintien de l’ordre.

Formation rigoureuse, missions multiples

La formation des recrues repose sur des techniques militaires classiques et met l’accent sur les opérations de sécurité intérieure. Tous les grades suivent un entraînement de base. Certains bénéficient de formations spécialisées, dispensées notamment par des instructeurs venus de la GrandeBretagne, de la France ou de l’Inde.

Mais la SMF ne se limite pas à la sécurité : elle est également sollicitée pour des missions humanitaires et civiles. Ouverture de routes après des cyclones, opérations de recherche et de sauvetage, élimination de bombes ou de distilleries clandestines, gardes d’honneur lors d’événements officiels… l’unité est sur tous les fronts.

▪️Comme en témoignent des documents de Christophe Leroux, la SMF a connu et connaît toujours de très belles années.

Jusqu’en 1978, la SMF est dirigée par des commandants britanniques. Cette année-là marque un tournant : le colonel Dan Bhima devient le premier Mauricien à prendre les rênes de cette force. Une symbolique forte, signe de l’évolution de l’État mauricien vers une autonomie complète en matière de sécurité nationale.

▪️La SMF fonctionne comme une unité paramilitaire intégrée à la Mauritius Police Force.

Aujourd’hui encore, la SMF incarne la vigilance, la discipline et la résilience. Héritière d’un passé militaire colonial, elle s’est transformée en une force moderne, au service du peuple mauricien, prête à faire face à tous les défis contemporains.