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En concert
Lisa Ducasse : un éloge de la douceur
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Lisa Ducasse : un éloge de la douceur

Chanter une poétique toute personnelle, en tendant vers l’universel. Des mots nés du voyage. Brûlés au soleil du dire juste, du dire vrai, du dire sensible. Lisa Ducasse sera en concert à l’Institut français de Maurice (IFM), le vendredi 2 mai. Nathaniel Letendrie assurera la première partie de la soirée.
Le style de Lisa Ducasse trouve dans la douceur, sa force. En interview, l’artiste cite November Ultra parmi les artistes qu’elle écoute avec attention, en déclarant : qu’il y a une «vraie prise de position en faveur de la douceur». En réaction au bruit ambiant ? Pour Lisa Ducasse, avant de devenir une prise de position «consciente», la douceur est chez elle «une façon d’être». En dépit de «l’injonction globale à la compétitivité dans une logique capitaliste». Face au déferlement d’images violentes au quotidien, notamment sur les réseaux sociaux, la douceur permet de revendiquer une place à part. D’affirmer «que l’on peut exister en dehors de ces logiques-là». Que l’on peut aussi faire passer des messages en étant doux. «C’est d’ailleurs peut-être une façon beaucoup plus acceptable de faire passer des messages».
Son style a trouvé sa place dans des festivals – aux Francofolies, au Printemps de Bourges -, ou encore au festival La Isla 2068 en décembre 2024 au Château Labourdonnais. Elle a fait plusieurs fois les premières parties du concert de l’artiste française Pomme. D’elle, Lisa Ducasse dit : «elle a un public qui est très à l’écoute. Il y a une tendance à anticiper les réactions, les besoins du public, voire les dicter. Mais le public prouve que lui aussi a besoin de douceur, comme nous». Lisa Ducasse salue le pari des programmateurs, qui font de la place à de la chanson. «Quand des artistes comme Pomme montent sur des grosses scènes, cela ouvre la porte à d’autres qui se disent qu’ils peuvent aussi trouver leur place». Lisa Ducasse affirme que cela ne lui est jamais arrivé de se retrouver face à un public qui n’est pas attentif à ce qu’elle propose.
Trouver sa place. En restant fidèle à la musique qu’elle a envie de faire. Sans céder à l’envie de «faire quelque chose pour que cela marche plus, pour que ma musique se joue dans plus d’endroits. De toute façon, je ne saurais pas faire». Elle est reconnaissante de toutes les opportunités qu’elle ne pensait pas avoir parce qu’elle fait de la chanson, «parce que c’est un réseau particulier».
Un réseau qui met en valeur la portée de la poésie. Les mots, leur sens parfois caché, ont toujours fait partie de la vie de Lisa Ducasse. A côté de la licence d’anglais et du mastère en traduction, elle a beaucoup pratiqué le spoken word.
Le spectacle qui sera présenté, ce vendredi, a été créé en partenariat avec la Maison de la Poésie à Paris, pour la sortie d’Iléisme, le premier album de Lisa Ducasse, paru fin janvier. «Il y a des lieux qui encouragent l’hybridité, des spectacles qui ne sont pas qu’une succession de chansons», se réjouit Lisa Ducasse. L’artiste a déjà confié qu’elle a «besoin de raconter des choses aux gens». Elle précise que ce n’est pas tant d’avoir une histoire à raconter ou un message à faire passer que «sur le pouvoir des histoires». Ce «truc de l’enfance» qui fait que l’on a besoin d’histoires racontées, qui nourrissent l’imaginaire. «L’imaginaire c’est ce qui permet de tenir debout, d’avancer». Elle cite Edouard Glissant et sa théorie de multiplicité d’histoires pour remplacer la grande Histoire. «On a besoin d’entendre le plus d’histoires possibles pour se constituer.»
Les chansons que défend Lisa Ducasse ont pour titre Sahara, Valparaiso. Un autre texte fait référence au pays du tendre. C’est sa manière de «penser chaque chanson comme des îlots», une cartographie de lieux imaginaires car si ces chansons ont des noms de villes, «elles racontent plus un vécu que les lieux eux-mêmes, pour que chacun élabore sa propre carte en fonction de son histoire personnelle».
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