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«Pan-African Parliament»
L’opposition accusée d’avoir saboté la délégation mauricienne
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«Pan-African Parliament»
L’opposition accusée d’avoir saboté la délégation mauricienne

Le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a fait un statement à l’Assemblée nationale, hier, concernant la participation de la délégation mauricienne à la cinquième session du sixième Parlement panafricain, en cours à Midrand, en Afrique du Sud. Cinq parlementaires mauriciens, envoyés pour représenter le pays, n’ont pas pu prêter serment, leurs accréditations ayant été rejetées par le comité d’accréditation du Pan-African Parliament (PAP).
Selon le chef du gouvernement, cette décision constitue une atteinte à la souveraineté et à la dignité de l’Assemblée nationale. «Je ne peux accepter que notre Parlement, où la dignité a été restaurée depuis les élections de novembre 2024, soit humilié par un refus aussi injustifié que choquant», a-t-il déclaré. Le Premier ministre a indiqué avoir rappelé la délégation et adressé une lettre officielle de protestation au président de la Commission de l’Union africaine, avec copies au président du PAP et à son secrétariat.
🔵 Article 4.3 du protocole invoqué
Le rejet des accréditations a été motivé par un non-respect de l’article 4.3 du protocole du PAP, qui exige que les représentants reflètent la diversité politique des assemblées nationales des États membres. Dans sa lettre, Navin Ramgoolam a dénoncé une lecture erronée de la situation politique mauricienne. Il a rappelé qu’à la suite des élections générales de 2024, la totalité des 60 sièges a été remportée par l’Alliance du changement, mais que des mécanismes constitutionnels assurent la présence d’une opposition à travers la nomination de Best Losers. «La composition de notre Assemblée est conforme aux principes démocratiques, et notre délégation a été désignée dans le respect des usages et des pratiques établies», a-t-il souligné. Il a également précisé que la députée Anabelle Savabaddy, seule femme de la délégation, remplit la condition de représentation féminine prévue par le même article.
Dans une charge virulente, Navin Ramgoolam a accusé le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, d’avoir écrit directement au PAP pour protester contre la composition de la délégation mauricienne et demander qu’elle ne soit pas accréditée. «Ce comportement est profondément antipatriotique et honteux. Ceux-là mêmes qui ont tourné notre démocratie en dérision cherchent aujourd’hui à se présenter en modèles de vertu», a-t-il lancé. Il a également rappelé que le leader de l’opposition ne fait traditionnellement pas partie des délégations aux rencontres parlementaires internationales. «L’autre député de l’opposition, Adrien Duval, a fait savoir qu’il préférait être désigné pour l’Inter-Parliamentary Union (IPU), qui siège à Genève, plutôt que de participer à la session en Afrique du Sud. Quant au député Franco Quirin, qui siège comme indépendant, il ne peut être considéré comme représentant une opinion politique divergente puisqu’il a été élu sous la bannière de l’Alliance du changement», a soutenu Navin Ramgoolam.
🔵 Vers une suspension de la participation mauricienne ?
Navin Ramgoolam a conclu son intervention en annonçant que son gouvernement envisage sérieusement de suspendre la participation de Maurice au Pan-African Parliament, à moins qu’une explication satisfaisante ne soit apportée. Il a qualifié l’attitude du comité du PAP de «regrettable et condamnable», affirmant que Maurice continuera à défendre les valeurs démocratiques sur le continent africain. «Il s’agit d’un affront que nous ne pouvons ni accepter ni tolérer», a-t-il martelé, en rappelant l’engagement historique de Maurice dans les luttes africaines depuis son adhésion à l’Organisation de l’unité africaine en 1968.
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Adrien Duval refuse toute participation
Le député de l’opposition de Port-Louis-Nord–Montagne-Longue, Adrien Duval, dont l’absence de la délégation a été publiquement mentionnée par le Premier ministre, a pris la parole sous forme d’un «point of order». Il a vivement réagi aux propos tenus à son sujet : «Le ‘statement’ d’un ministre ne devrait pas être polémique, encore moins prêter des intentions à d’autres membres. Je le dis clairement : le Premier ministre n’a pas besoin de m’inclure dans une quelconque mission. Je ne souhaite participer à aucune délégation étrangère.» Adrien Duval a également souligné qu’aucune consultation n’avait été menée avec l’opposition pour constituer la délégation envoyée au «Pan-African Parliament», ce qui, selon lui, va à l’encontre des principes de dialogue parlementaire.
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