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Conférence Internationale sur les Routes des esclaves

Mémoire, résistance et héritage

3 février 2025, 14:24

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Mémoire, résistance et héritage

En cette année marquant le 190ᵉ anniversaire de l’abolition de l’esclavage à Maurice, une conférence internationale de trois jours s’est ouverte ce matin au Paul Octave Wiehe Auditorium à Réduit. Placée sous le thème «Résistance, Liberté, Patrimoine dans l’océan Indien occidental», cette rencontre rassemble universitaires et experts afin d’analyser les silences persistants de l’histoire et mettre en avant les recherches sur l’esclavage et la traite négrière.

Organisée par le ministère des Arts et de la Culture en partenariat avec l’UNESCO, la conférence a accueilli des personnalités de premier plan, dont le Président de la République, Dharam Gokhool, le ministre des Arts et de la Culture, Mahendra Gondeea, ainsi que des représentants du gouvernement, du corps diplomatique et de l’ONU, avec la présence de sa Coordinatrice résidente, Lisa Simrique Singh.

Dans le cadre de cet événement, quatre ouvrages ont été officiellement lancés : The Search for Mongalo, Anna Van Bengale, Les Betsimisaraka : Formation et Gouvernance d’un État précolonial à Madagascar, et History, Memory and Identity.

Une réaffirmation de l'engagement envers la mémoire et la justice

Dans son discours d’ouverture, le ministre Mahendra Gondeea a souligné l’importance de cette conférence comme un moment clé de réflexion et de reconnaissance. «Cet événement ne se limite pas à honorer au passé ; il incarne notre engagement en faveur de la justice, l’égalité et la reconnaissance des sacrifices de ceux qui nous ont précédés.»

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Il a rappelé que les récits des esclaves ont longtemps été occultés par ceux des dominants. Cependant, depuis les années 1970, un renouveau historiographique a permis de révéler la résistance et la dignité des esclavisés et des marrons. Le ministre a également mis en avant l’importance du paysage culturel du Morne, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008, comme un symbole universel de la lutte contre l’oppression.

Il a ensuite présenté les avancées en matière de recherches archéologiques et de projets de mémoire menés par Le Morne Heritage Trust Fund et le musée intercontinental de l’Esclavage. Il a aussi insisté sur le rôle fondamental de l’éducation et de la recherche dans la transmission de la mémoire afin de prévenir la reproduction des injustices du passé.

Décoloniser les récits historiques

Le Président de la République, Dharam Gokhool, a mis en exergue l’objectif central de cette conférence : décoloniser et déracialiser notre perception de l’histoire. «L’abolition de l’esclavage n’a pas été un acte isolé. Elle a été le fruit de luttes, de révoltes et de sacrifices de personnes qui aspiraient à un monde où chaque être humain pourrait vivre dans la dignité et l’égalité.»

Il a souligné que les séquelles de l’esclavage restent visibles à travers les inégalités sociales contemporaines. Pour y remédier, il est essentiel d’entretenir un dialogue constant et engagé.

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Le président a salué la participation de Maurice au projet international «Routes des Esclaves» de l’UNESCO depuis 2005, ainsi que la reconnaissance de sites mémoriels, tels que l’Aapravasi Ghat et le Morne. Il a également rappelé l’inscription de plusieurs traditions mauriciennes à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, notamment le Sega Tipik, le Geet Gawai et le Sega Tambour de Rodrigues et des Chagos.

Encourageant l’intégration des technologies numériques dans la transmission de l’histoire, il a affirmé que les disciplines telle que l’Histoire, l’Anthropologie et la Psychologie sont essentielles pour une compréhension critique du passé et de ses répercussions actuelles.

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