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Mixité dans les académies : Une révision de la formule à l’étude

19 juin 2025, 15:00

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Mixité dans les académies : Une révision de la formule à l’étude

Lors d’une déclaration à la presse cette semaine, le ministre de l’Éducation, Mahend Gungaparsad, a évoqué la possibilité que la mixité dans les collèges d’élite, dits «académies», soit peut-être revue dans un futur proche.

Selon le ministre, «ce sujet a été évoqué durant les Assises de l’éducation, et il est bien possible que, dans les mois à venir, des propositions soient faites dans ce sens».

Contacté à ce propos, un officiel du ministère affirme qu’il y aurait plusieurs raisons à cette démarche, dont la performance et l’adaptation des étudiants à cette réforme éducative. Pour rappel, les académies ont vu le jour avec la réforme du Nine-Year Schooling mise en place par l’ancien régime.

Il nous indique d’ailleurs que ce sujet est actuellement en discussion, voire en réflexion, au niveau du ministère, dans l’optique d’un réexamen.

Il cite l’exemple de la mixité pratiquée par le Mahatma Gandhi Institute (MGI), où elle est introduite dès le Grade 7 et non au Grade 10. Dans ce cas de figure, les impacts sur les performances et l’adaptation des élèves se font moins ressentir.

Nous avons également sollicité les avis de plusieurs acteurs du secteur de l’Éducation sur ce dossier.

🟦 Arvind Bhojun, FEU :«La mixité commençant en Grade 10 ne marche pas»

Le secrétaire de la Federation of Educa- tion Unions (FEU) nous fait part que l’intégration des élèves en Grade 10 dans les académies mixtes, soit à l’âge de 15 ans, «a créé des problèmes que l’on n’avait pas entrevus». Parmi ceux-ci : les infrastructures, notamment le manque de salles de classe spécialisées. Il évoque l’absence d’installations adaptées pour l’enseignement des «Home Economics» dans les anciens collèges de garçons, ou encore d’ateliers pour le «Design and Technology» dans les établissements autrefois réservés aux filles.

Qui plus est, il affirme que «la cohabitation a été brusque», en décrivant la transition d’un établissement unisexe à un établissement mixte. Selon lui, dans ce contexte, les élèves sont sujets à des distractions majeures : «Ils sont plus tentés d’explorer la compagnie de leurs camarades que de se concentrer sur leurs études», déclare-t-il.

Ce sujet a été abordé à plusieurs reprises lors des Assises de l’éducation tenues en avril dernier, où enseignants, parents et élèves concernés ont exprimé leurs inquiétudes. «Pa fasil koabite apre twa-z-an...»

Pour lui, l’adaptation à la mixité demande du temps, ce qui, selon lui, a entraîné une baisse des performances scolaires.

Il estime que la façon dont la mixité a été imposée aux élèves du Grade 10 dans les académies ne fonctionne pas, et prône plutôt une mixité dès le Grade 7, comme pratiqué dans les collèges du MGI.

🟦 Vishal Paupiah : «Une très bonne idée que le ministère revoie cette formule»

«Effectivement, cela fait partie des recommandations des parties prenantes lors des Assises de l’éducation», nous répond Vishal Paupiah, président du syndicat Private Secondary Schools Rectors, Deputy Rectors and Senior Educators Union.

Pour lui, plusieurs problèmes ont été décelés. Par exemple, certaines académies n’ont pas prévu d’aménagements adéquats, comme des toilettes pour filles dignes de ce nom. Il constate lui aussi une baisse de performance due à la cohabitation des deux sexes, et accueille favorablement une refonte de la formule.

🟦 Dr Jimmy Harmon :«L’éducation mixte prépare à une meilleure compréhension entre les sexes»

«Si nos tout premiers établissements étaient non mixtes, depuis plus d’une vingtaine d’années, nous avons entamé une réflexion sur la question. Nos premiers collèges mixtes remontent à cette époque. Au fil des années, nous avons été convaincus qu’il faut aller vers une éducation mixte. Le plus récent exemple est le collège Père Laval. Il y a eu des appréhensions, mais avec une bonne préparation et un bon encadrement, c’est l’éducation que nous devons offrir aux jeunes, ensemble dans la même classe», explique Dr Jimmy Harmon, directeur adjoint et Head of Secondary du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC).

Il ajoute : «Nous pensons – et nous observons déjà – qu’une éducation mixte amène une meilleure compréhension chez les jeunes. Avec l’encadrement nécessaire, cela les prépare à une meilleure relation entre hommes et femmes dans notre société. La question de la discipline n’est pas liée à la mixité, mais à une mutation profonde de notre société que nous avons du mal à gérer, il faut le dire. Mais nous croyons que la mixité peut aider à relever ce défi.»

🟦Le GEMS : vers une plus grande conscience du genre

Une plateforme a d’ailleurs été mise sur pied. Le Gender Equality Movement in Schools (GEMS) a été lancé dans une dizaine de collèges sous la responsabilité du SeDEC, en collaboration avec la Gender Equality Foundation (GEF).

«Je peux vous dire que cela crée une conscience du genre bénéfique pour notre société. Dans les collèges mixtes, le programme GEMS est très pertinent, car la présence de garçons et de filles dans un même groupe, encadré par un professeur référent GEMS, entraîne des avancées significatives», conclut-il.

K.S

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