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Private Notice Question
Pension à 60 ans : Subron défend une mesure qui couvrira «environ 60 %» des citoyens éligibles
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Private Notice Question
Pension à 60 ans : Subron défend une mesure qui couvrira «environ 60 %» des citoyens éligibles

La réforme controversée du régime de pension continue d’agiter le Parlement. Hier, la séance a été dominée par la Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition, Joe Lesjongard, au ministre de l’Intégration sociale, de la sécurité sociale et de la solidarité nationale, Ashok Subron, sur les modalités et le financement du soutien financier mensuel de Rs 10 000 aux citoyens atteignant 60 ans à partir du 1ᵉʳ septembre 2025, mais qui devront attendre la Basic Retirement Pension (BRP) en raison du relèvement progressif de l’âge de la retraite.
Ashok Subron a indiqué qu’environ 80 655 personnes atteindront l’âge de 60 ans au cours des cinq prochaines années. Parmi elles, 37 562 seront éligibles au soutien mensuel de Rs 10 000. Cette allocation, a-t-il précisé, est destinée aux retraités sans pension, aux femmes au foyer, aux travailleurs indépendants, aux chômeurs et aux personnes à faibles revenus, soit les groupes les plus vulnérables impactés par la réforme de la BRP.
Le ministre a souligné que le coût total de cette mesure sera de Rs 8,7 milliards sur cinq ans. Ce montant sera réparti comme suit : Rs 1,1 milliard pour l’année financière 2025-2026, Rs 1 milliard pour 2026-2027, Rs 2 milliards pour 2027-2028, Rs 1,8 milliard pour 2028-2029 et Rs 2,7 milliards pour 2029-2030.
🔴 Pourquoi Rs 10 000 et pas plus ?
Joe Lesjongard a questionné le choix du montant mensuel, le considérant insuffisant face au coût de la vie. Ashok Subron a expliqué que trois montants avaient été proposés à un comité interministériel : Rs 5 000, Rs 7 500 et Rs 10 000. Bien que les conseillers financiers aient recommandé Rs 7 500, le gouvernement a opté pour Rs 10 000, arguant avoir écouté les revendications populaires et souhaité proposer un montant plus juste.
Le critère d’éligibilité repose sur le même plafond utilisé pour l’Equal Chance Allowance, soit Rs 20 000 par mois pour un couple et Rs 10 000 pour une personne seule. Ashok Subron a précisé que ce plafond exclue les allocations d’invalidité, les pensions de veuvage ainsi que toute somme forfaitaire perçue à la retraite.
L’opposition a mis en doute la cohérence de cette mesure. Joe Lesjongard et Adrien Duval ont souligné que le soutien de Rs 10 000 est inférieur à la ligne de pauvreté individuelle fixée à Rs 12 378 par Statistics Mauritius. Selon eux, ce dispositif risque de créer une nouvelle catégorie de personnes âgées pauvres, surtout celles ayant exercé des emplois pénibles comme les maçons, les pêcheurs ou encore les éboueurs.
Ashok Subron a reconnu ce décalage, tout en insistant que les critères de calcul du soutien reposent sur les ressources disponibles et la situation économique fragile héritée du précédent gouvernement. Il a précisé que le seuil de pauvreté reconnu par son ministère, selon les critères du Social Register of Mauritius (SRM) est de Rs 14 500. La décision de fixer l’aide à Rs 10 000 pour une personne seule découle du salaire minimum garanti de Rs 20 000 divisé par deux.
🔴 Couverture partielle, mais etendue
Le ministre a affirmé qu’environ 60 % des personnes atteignant l’âge de 60 ans à partir du 1ᵉʳ septembre 2025 seront couvertes par cette mesure ou par d’autres allocations sociales. Les bénéficiaires d’une pension d’invalidité ou de veuvage continueront de percevoir Rs 15 000 par mois. Il a également mentionné que si deux personnes vivant sous le même toit reçoivent des allocations, seule une sera prise en compte dans le calcul du plafond de Rs 20 000, pour ne pas pénaliser les familles. Ashok Subron a rappelé que les personnes inaptes au travail pourront prétendre à ce soutien de Rs 10 000 et que 40 % de personnes encore aptes à travailler entre 60 et 61 ans pourront choisir de continuer à travailler ou non.
Adrien Duval a insisté sur la situation des travailleurs précaires, qui gagnent entre Rs 10 000 et Rs 15 000 en emploi partiel ou informel. Ces derniers ne seraient éligibles ni à la BRP ni au soutien de Rs 10 000, ce qui les forcerait à continuer un travail pénible ou à sombrer dans la pauvreté. Ashok Subron a répondu que cette critique ignorait l’existence d’autres dispositifs d’aide et a réaffirmé que les personnes incapables de travailler bénéficieront toujours d’un soutien, contrairement à la situation avant cette mesure transitoire.
Face aux critiques sur le retard d’annonce de cette mesure (près d’un mois après la présentation du Budget), le ministre a reconnu que le gouvernement avait dû ajuster sa position en tenant compte des inquiétudes légitimes de la population. Il a évoqué les doléances reçues de femmes au foyer, travailleurs informels et familles vulnérables. Cette mesure, a-t-il dit, est une preuve de réactivité, d’écoute et de compassion.
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