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PNQ : le PM défend l’indépendance de la BoM

22 février 2025, 05:00

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PNQ : le PM défend l’indépendance de la BoM

■ Navin Ramgoolam (à g.) a dénoncé la gestion économique de l'ex-gouvernement, dont faisait partie Joe Lesjongard.

À l’Assemblée nationale, hier, la Private Notice Question (PNQ) de Joe Lesjongard était axée sur l’augmentation du taux directeur décidée par la Banque de Maurice (BoM). Le leader de l’opposition a interrogé le Premier ministre, Navin Ramgoolam, également ministre des Finances, sur l’évaluation de l’impact de cette hausse sur les différents secteurs de l’économie.

Le Monetary Policy Committee (MPC) de la BoM s’est réuni le 4 février et a pris la décision d’augmenter le taux directeur de 50 points de base, portant celui-ci de 4 % à 4,5 %. Cette décision a soulevé des préoccupations quant à ses répercussions sur l’économie nationale, les entreprises et les ménages. En réponse à la question de l’opposition, Navin Ramgoolam a insisté sur l’indépendance de la BoM, expliquant que le MPC avait agi en toute autonomie après une analyse approfondie des implications économiques de cette mesure.

«Nous avons restauré l’indépendance de la BoM, comme cela devrait être», a affirmé le Premier ministre. Il a précisé que le MPC avait pris sa décision en tenant compte de son double mandat : assurer la stabilité des prix et soutenir le développement économique du pays. Selon lui, cette autonomie est essentielle pour combattre l’inflation et garantir une croissance économique stable à long terme.

Le Premier ministre et ministre des Finances a profité de l’occasion pour critiquer la gestion économique de la précédente administration. Il a affirmé que sous le gouvernement précédent, les décisions du MPC étaient influencées par des considérations politiques, et que des choix économiques erronés avaient entraîné une injection excessive de liquidités dans le système financier. Il a mentionné que sous l’ancienne administration, la BoM avait injecté Rs 160 milliards pour financer le déficit budgétaire et soutenir la Mauritius Investment Corporation. Cela aurait conduit à une forte dépréciation de la roupie et à une inflation galopante, affectant ainsi le pouvoir d’achat des Mauriciens.

Le chef du gouvernement a également souligné que la nouvelle administration avait pris des mesures correctives pour stabiliser la monnaie nationale et contenir l’inflation. Depuis la prise de fonction du nouveau régime en novembre 2024, la roupie aurait commencé à se stabiliser et l’inflation serait en baisse. Il a insisté sur le fait que toutes les décisions de la BoM sont désormais prises sur la base d’analyses techniques et de modèles de prévision économique développés avec le soutien du Fonds monétaire international.

En ce qui concerne l’impact de la hausse du taux directeur sur les ménages et les entreprises, Navin Ramgoolam a affirmé que les effets seraient limités. «Le secteur des ménages ne sera pas sous pression après cette augmentation», a-t-il assuré, expliquant que la hausse des revenus nominaux permettrait d’absorber l’augmentation des coûts d’emprunt. Il a également indiqué que le ratio du service de la dette des ménages par rapport au PIB resterait autour de 6 %.

Joe Lesjongard a ensuite soulevé la question de l’impact de cette mesure sur les Petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent environ 64,2 % des emplois du pays et contribuent à près de 40 % du PIB. Selon lui, de nombreuses PME rencontrent des difficultés pour honorer leurs obligations financières, notamment en raison du non-versement de certaines allocations prévues par l’État pour leur permettre de payer le 14e mois de salaire à leurs employés. Il a demandé au Premier ministre quelles mesures seront prises pour alléger la charge financière des PME face à la hausse du coût du crédit.

En réponse, Navin Ramgoolam a déclaré que cette question ne relevait pas directement de la PNQ du jour, mais a promis que des solutions seraient proposées dans le prochain Budget. «Nous avons entendu les préoccupations des PME et des mesures adaptées seront annoncées lors du prochain Budget», a-t-il affirmé.

À noter que les travaux parlementaires ont été ajournés au vendredi 28 février à 15 heures.

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