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Private Notice Question

Ramgoolam : la sécurité publique priorité absolue du GM

20 juin 2025, 04:00

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Ramgoolam : la sécurité publique priorité absolue du GM

■ Le PM a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance du public dans la police à travers des réformes majeures.

Lors de la Private Notice Question (PNQ) de la séance parlementaire d’hier, le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, a interpellé le Premier ministre et ministre de l’Intérieur, Navin Ramgoolam, sur la sécurité publique et les réformes dans la police. Sa question, dit-il, s’inscrit dans un contexte où l’insécurité, les actes de violence, le trafic de drogue et la défiance des institutions suscitent une vive inquiétude dans la population.

Dans sa réponse, le chef du gouvernement a dressé un tableau accablant de l’état actuel de la force policière, la dégradation de la sécurité publique, le résultat direct d’une décennie de «leadership chaotique et sans direction». Il a dénoncé une volonté délibérée de fragiliser les institutions pour mieux les contrôler, en citant des extraits des Moustass Leaks, qui auraient révélé que les grandes décisions policières étaient prises ailleurs qu’aux Casernes centrales.

Navin Ramgoolam a rappelé que l’ancien commissaire de police, qu’il qualifie d’«incarnation de la déchéance institutionnelle», est parti à la retraite le jour même de son investiture comme Premier ministre, évitant ainsi d’être démis de ses fonctions. Il a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance du public dans la police à travers des réformes majeures.

À cet effet, il a énuméré une série de mesures déjà mises en œuvre ou en voie de l’être : la restructuration de la police et du National Security Service ; la création d’unités spécialisées pour la protection des personnes âgées ; une loi sur les preuves en matière criminelle ; la modernisation des commissariats et centres de détention, dont un pour mineurs.

Par ailleurs, il a insisté sur l’importance pour les policiers d’exercer leur mission avec courage et une volonté inébranlable. Reconnaissant l’ampleur des défis actuels, il a affirmé que le gouvernement a élaboré un programme de formation spécialisée, faisant appel à des experts internationaux pour perfectionner les compétences et les techniques d’intervention des forces de l’ordre ainsi que la relance de la coopération policière avec des pays partenaires.

Il a situé la visite actuelle d’officiers de Scotland dans ce contexte. Il a également annoncé la création d’une National Crime Agency, composée d’investigateurs locaux et étrangers, et évoqué la National Drug Control Agency, qui regroupera les efforts de lutte contre le trafic de drogue, la réhabilitation et le soutien aux familles touchées.

Au fil des questions supplémentaires, Joe Lesjongard a évoqué des préoccupations pressantes : vidéos de violences sur les réseaux sociaux, hausse de la criminalité liée à la consommation de drogues synthétiques, manque d’effectifs policiers, violences scolaires, conditions de travail dégradées des policiers, du sentiment d’impunité et l’insuffisance du budget de la police, jugé inférieur à l’inflation prévue.

La lutte contre la drogue

À toutes ces préoccupations, le PM a répondu avec fermeté : «Nous ne permettrons pas que des éléments perturbateurs menacent le tissu de notre société», soulignant que la lutte contre la drogue est au cœur de sa politique de sécurité et que le gouvernement mise sur la formation, la restructuration des services, la technologie (remise en état des caméras Safe City) et une nouvelle mentalité dans la police : «Ce n’est plus le copinage politique, mais le mérite qui primera dans les promotions.»

Réagissant à une question sur l’âge avancé du commissaire de police, le PM a défendu son maintien en poste, saluant sa rigueur, son intégrité et sa performance : «Il est l’un des meilleurs que nous ayons eus.» Enfin, il a fermement rejeté l’idée que des citoyens se fassent justice eux-mêmes, affirmant que la loi doit être respectée par tous, sans exception, et que les abus d’autorité ou actes criminels, qu’ils viennent de civils ou d’agents de l’État, seront sanctionnés. Le Premier ministre a réaffirmé sa volonté de restaurer la primauté du droit à Maurice : «Nous construisons une société où chaque citoyen est protégé par une seule et même loi. Il n’y aura ni retraite, ni capitulation.»

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