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Pension à 65 ans
Réforme de la pension : la résistance s’organise et s’intensifie
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Pension à 65 ans
Réforme de la pension : la résistance s’organise et s’intensifie

■ Une nouvelle mobilisation est prévue le 9 août prochain soutient la plateforme syndicale. © Dev Ramkhelawon
La bataille contre la réforme de la pension de vieillesse est loin d’être terminée. Au contraire, elle semble s’amplifier. La plateforme syndicale, plus mobilisée que jamais, poursuit ses actions sur le terrain, déterminée à faire reculer le gouvernement sur une décision qu’elle qualifie d’injuste et d’unilatérale. À l’issue de sa réunion hebdomadaire, deux grandes actions ont été annoncées : un forumdébat le 30 juillet et une manifestation d’envergure prévue pour le 9 août.
Pour Reeaz Chuttoo, président de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) et figure de proue de ce mouvement, l’heure n’est pas à la démobilisation. Bien au contraire. Il dénonce une campagne de désinformation orchestrée par le gouvernement. «On nous parle de deux personnes et demie qui travailleront pour financer la pension d’un retraité. Ce calcul ne tient pas. La pension de vieillesse ne relève pas d’un fonds de pension, mais d’une ligne budgétaire. Elle fait partie intégrante du modèle de l’État-providence», a-t-il affirmé avec force.
Face à cette offensive gouvernementale, la plateforme syndicale riposte par une campagne d’information nationale. Objectif : sensibiliser et informer la population sur les véritables enjeux de cette réforme. Des tracts seront distribués dans les jours à venir et des réunions publiques auront lieu à travers l’île. «Nous devons expliquer clairement aux citoyens ce que le gouvernement tente de faire passer sous silence. Il faut déconstruire la stratégie du mensonge», martèle Reeaz Chuttoo.
Dans cette dynamique, la manifestation prévue le 9 août s’annonce comme un moment clé de mobilisation. Le lieu reste à confirmer – entre Port-Louis et Rose-Hill – mais la volonté est claire : faire entendre la voix des travailleurs, des retraités et de tous ceux qui s’inquiètent de l’avenir du système de solidarité mauricien.
Mais la contestation ne s’arrête pas aux frontières de Maurice. La CTSP envisage désormais une action au niveau international. Lors de la réunion syndicale, il a été décidé, avec le soutien des autres fédérations et confédérations présentes, de déposer une plainte formelle contre l’État mauricien pour violation de la Convention 134 de l’Organisation internationale du travail (OIT), relative au dialogue tripartite. «Aucune consultation n’a eu lieu avant cette réforme. C’est une atteinte claire aux principes du tripartisme. Tous les syndicats présents se sont engagés à cosigner cette plainte», souligne-t-il.
Certains détracteurs ont laissé entendre que la mobilisation populaire s’essouffle, pointant notamment la participation jugée modeste à la récente activité à Rose-Hill. Une lecture que récuse fermement le syndicaliste. «Ce n’était pas un événement de masse, mais cela ne veut pas dire que la population se détourne de notre lutte. Ceux qui propagent cette idée cherchent à affaiblir notre cause. C’est totalement faux. Nous le démontrerons le 9 août dans la rue», affirme-t-il.
La mobilisation prend également la forme d’une pétition citoyenne, lancée le samedi précédent au Plaza, et qui rencontre déjà un vif succès. Plus d’un millier de signatures ont été récoltées en quelques jours. D’ici le 30 juillet, cette pétition sera remise au Premier ministre, accompagnée d’une lettre de couverture résumant les revendications principales.
La plateforme syndicale, renforcée par le soutien de plusieurs organisations locales et internationales, entend maintenir la pression. À ses yeux, il s’agit de préserver les acquis sociaux, de défendre la dignité des aînés et de réaffirmer le rôle de l’État dans la protection des plus vulnérables. «Nous ne demandons pas l’impossible. Nous exigeons que les décisions qui affectent la vie de milliers de personnes soient prises dans la transparence, avec consultation et dans le respect des engagements internationaux», conclut Reeaz Chuttoo.
La lutte est donc loin d’être terminée. Elle s’organise, se structure, et prend de l’ampleur. Dans les rues, dans les forums, dans les pétitions et bientôt sur la scène internationale, la résistance syndicale entend faire entendre sa voix – et celle de tous ceux qui refusent une société où l’humain passe après les équations budgétaires.
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