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Ramgoolam au parlement
Salaires des conseillers : «Le GM fait preuve de transparence»
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Ramgoolam au parlement
Salaires des conseillers : «Le GM fait preuve de transparence»

Une circulaire officielle du Bureau du Premier ministre, datée du 28 mai, révélant une revalorisation des salaires des conseillers ministériels jusqu’à Rs 140 000 mensuels, suscite une vive controverse dans un contexte de rigueur budgétaire. Face aux critiques de la rue et de la toile, le chef du gouvernement, Navin Ramgoolam, a pris la parole hier au Parlement pour défendre cette mesure, qu’il qualifie de «transparente et encadrée».
«En ce qui concerne les conseillers, j’ai pris note de la campagne récente et malveillante visant à semer le doute dans l’esprit de la population à propos de ce qui a été qualifié “d’augmentation substantielle” de leurs salaires.
Il s’agit clairement d’une campagne de désinformation et d’insinuations.
Je tiens à souligner que, sous le régime du MSM, il existait quatre catégories de conseillers, à savoir :
❚ Conseillers spéciaux,
❚ Conseillers principaux,
❚ Conseillers en communication,
❚ Conseillers en relations publiques.
Le gouvernement a décidé de rationaliser ces catégories en introduisant une nouvelle catégorie de conseillers principaux (techniques), afin de répondre aux besoins dans des domaines spécialisés comme la médecine, l’ingénierie, etc.
Le gouvernement ne souhaite plus que la question du traitement financier des conseillers relève du bon vouloir ou des préférences personnelles de celui qui accède au pouvoir.
Nous voulons institutionnaliser les règles d’attribution des salaires afin d’éviter l’arbitraire et de garantir la transparence dans l’utilisation de l’argent public.
Il convient également de souligner que, sauf dans quelques cas spécifiques, des instructions strictes ont été données pour interdire la nomination de conseillers aux conseils d’administration des corps paraétatiques et des entreprises publiques.
Je souhaite préciser qu’au sein du gouvernement précédent, une stratégie bien orchestrée avait été mise en place pour augmenter artificiellement les revenus des conseillers en les plaçant sur de nombreux conseils d’administration.
Très souvent, ces conseillers percevaient des revenus cumulés supérieurs à leur propre salaire mensuel.
Permettez-moi d’illustrer mes propos par quelques exemples :
(i) Un conseiller spécial percevant un salaire de Rs 163 250 par mois avait été nommé président des entités suivantes :
❚ Mauritius Revenue Authority,
❚ SBM (Bank Holdings) Ltd,
❚ Mauritius Telecom,
❚ Multi-Carrier (Mauritius) Ltd,
❚ Metro Express Ltd. Il siégeait également en tant qu’administrateur dans :
❚ SBM Africa Holdings Ltd,
❚ SBM Bank (Kenya) Ltd (rémunéré en dollars américains),
❚ Mauritius Duty-Free Paradise Co. Ltd,
❚ Rodrigues Duty-Free Paradise Co. Ltd.
(ii) Un autre conseiller spécial, recevant Rs 132 000 par mois et une allocation supplémentaire de Rs 20 000, était président de :
❚ Airports of Mauritius Co. Ltd,
❚ Airport Terminal Operations Ltd,
❚ Mauritius Duty-Free Paradise Co. Ltd.
Il siégeait aussi dans de nombreux comités et conseils, notamment :
❚ neuf comités de SBM Holdings Ltd,
❚ State Insurance Company of Mauritius Ltd (SICOM) et deux de ses sous-comités,
❚ Air Mauritius Ltd,
❚ Air Mauritius Holdings Ltd,
❚ Airmate Ltd,
❚ Mauritius Helicopter Ltd.
(iii) Un autre conseiller spécial, touchant Rs 119 500, siégeait au sein des conseils suivants :
❚ Gambling Regulatory Authority,
❚ Mauritius Duty-Free Paradise Co. Ltd,
❚ Rodrigues Duty-Free Paradise Co. Ltd,
❚ Airports of Rodrigues Ltd,
❚ Pointe Coton Resort Hotel Co. Ltd,
❚ Metro Express Ltd.
Je pourrais continuer ainsi et citer de nombreux autres cas, mais la liste serait trop longue.»
En guise de conclusion, le Premier ministre a réitéré que «ce gouvernement ne reniera pas son engagement à faire de sorte que les principes de bonne gouvernance et de reddition des comptes guident l’ensemble de ses actions.»
«Éviter les abus au niveau des Advisors»
Réagissant, par ailleurs, à notre «Une» d’hier sur la hausse des salaires des conseillers, le Premier ministre a déclaré à l’express qu’il veillerait à ce qu’il n’y ait aucun abus concernant les Advisors et Senior Advisors au sein des différents ministères.
«Je ne vais pas tolérer que des conseillers siègent sur plusieurs boards à la fois, comme c’était le cas dans le passé. C’est vrai qu’on a revu certaines conditions, mais c’est pour accroître l’efficience», explique-t-il.
«C’est seulement au niveau du board de l’EDB que nous avons fait une exception, car il est essentiel que le PMO soit informé des projets d’envergure.»
◗ Sur les pensions des élus
Parlant de transparence, Navin Ramgoolam a évoqué sa propre expérience en 2015 :
«Lorsque j’étais dans l’opposition, le gouvernement avait gelé mes comptes bancaires et autres biens. Je ne disposais que de ma pension d’ancien Premier ministre, qui s’élevait à environ Rs 125 000. J’ai dû licencier des employés de maison, car je ne pouvais plus les payer. J’ai même dû aller en cour pour obtenir l’autorisation de vendre mon campement à Roches-Noires afin de rembourser la dette contractée pour cet achat.»
◗ Sur les véhicules Duty-Free
Concernant les véhicules Duty-Free, le Premier ministre a annoncé son intention de revoir l’attribution de ces avantages :
«Je sais qu’il y a eu des abus à différents niveaux. Ce qui, à l’époque de SSR, était un privilège accordé aux ministres pour faciliter leur travail sur le terrain, a été étendu à beaucoup trop d’autres personnes.»
Selon plusieurs sources, les véhicules Duty-Free sont aujourd’hui perçus comme des primes déguisées pour certains conseillers et hauts fonctionnaires. Ce phénomène devient d’autant plus problématique que la taxe sur les véhicules neufs ne cesse d’augmenter…
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