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Élections municipales

#Savetheblu appelle à un sursaut citoyen pour sauver l’océan

22 avril 2025, 14:00

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#Savetheblu appelle à un sursaut citoyen pour sauver l’océan

■ L'association invite les électeurs à exiger des engagements concrets pour la protection marine de la part des candidats.

À moins de deux semaines des élections municipales, l'association #Savetheblu tire la sonnette d’alarme et appelle à une prise de conscience nationale : l’océan mauricien est en train de mourir. L'association exhorte les citoyens à faire de la protection marine un enjeu central du scrutin, en ne soutenant que les candidats s’engageant clairement en faveur de politiques locales durables et responsables.

Car, sous la surface turquoise des lagons, une crise écologique silencieuse mais dévastatrice est à l’œuvre. Depuis des années, la pollution d’origine terrestre – provenant des chantiers de construction, des systèmes d’assainissement défaillants et de l’agriculture intensive – aggrave la dégradation des écosystèmes marins. Ces pressions multiples, souvent absentes des débats politiques locaux, fragilisent chaque jour un peu plus les coraux, les stocks halieutiques et la qualité des eaux lagunaires.

Selon #Savetheblu, les activités de construction représentent l’une des menaces les plus immédiates. Partout sur l’île, morcellements, projets immobiliers et infrastructures publiques génèrent d’importantes quantités de sédiments et de déchets. Une partie de ces résidus se retrouve dans les cours d’eau et finit sa course dans les lagons. Les conséquences sont dramatiques : coraux étouffés, habitats marins détruits, biodiversité gravement appauvrie. Si des lois existent pour encadrer la gestion des déchets de chantier, leur application reste largement insuffisante. L'association appelle ainsi les futurs élus municipaux à faire preuve de rigueur dans l’application des textes existants.

Autre fléau identifié : le rejet direct d’eaux usées dans les zones côtières. De nombreuses localités, notamment dans l’Est et le Sud, ne sont toujours pas connectées au réseau d’assainissement national. Résultat : des eaux chargées de matières organiques, parfois toxiques, sont déversées dans le lagon, favorisant la prolifération d’algues nuisibles, la mort d’espèces marines et la contamination des zones de baignade et de pêche. Pour #Savetheblu, il est impératif que les représentants des collectivités locales, en particulier dans les communes côtières, fassent pression pour accélérer l’extension du réseau de traitement des eaux usées.

À cela s’ajoute l’impact croissant des produits chimiques agricoles. Engrais azotés, pesticides, herbicides : autant de substances qui se retrouvent dans les rivières puis dans la mer, où elles provoquent un déséquilibre des écosystèmes marins. Les coraux blanchissent, les poissons disparaissent, les chaînes alimentaires s’effondrent peu à peu. Là encore, l'association appelle à une vigilance accrue et à une responsabilisation des gros producteurs, souvent peu inquiétés pour leurs pratiques.

Mais au-delà de ces sources de pollution identifiées, #Savetheblu souhaite élargir la réflexion : dans une île comme Maurice, chaque commune, chaque citoyen est lié à l’océan. Même ceux qui vivent loin des côtes influencent, directement ou indirectement, la santé marine. L'association rappelle que l’océan est bien plus qu’un atout touristique : c’est une ressource vitale, un garde-manger, un poumon économique. Le détruire, c’est condamner toute la nation à la pauvreté et à l’instabilité.

Dans cette optique, les élections municipales représentent une opportunité décisive. Pour l'association, il est urgent que les électeurs posent les bonnes questions aux candidats : Que ferez-vous pour protéger nos lagons ?Comment comptez-vous encadrer les chantiers dans votre commune ? Avez-vous un plan pour améliorer l’assainissement ? Soutiendrez-vous des pratiques agricoles durables ?Le temps des discours est révolu. Ce qu’il faut, ce sont des actions concrètes, visibles, mesurables.

Et si l’appel de #Savetheblu est clair, il est aussi grave. L'association insiste : cela fait plus de vingt ans que les experts alertent sur l’effondrement de nos écosystèmes marins. Et pourtant, les réponses sont restées timides, voire inexistantes. Aujourd’hui, nous approchons d’un point de non-retour. Si rien n’est fait, ce ne sont pas seulement les coraux qui mourront, mais aussi les emplois liés à la pêche, au tourisme, à l’artisanat local. Ce sera toute l’économie mauricienne qui en souffrira, avec pour conséquences directes une montée de la précarité, de la faim et du désespoir.

«Quand il sera trop tard et qu’il n’y aura plus de nourriture, plus de revenus, plus de beauté, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas», conclut l’association #Savetheblu. «Tout ce que nous pourrons dire, c’est que nous aurions dû agir.»

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