L’ex-Chief Executive Officer (CEO) de Mauritius Telecom (MT), Sherry Singh, est enfin libre. Les deux dernières accusations provisoires qui pesaient sur lui – «giving instruction to commit a misdemeanour», concernant la destruction de données sur le serveur de MT et «aiding and abetting in the commission of a misdemeanour», liée au vol de pierres d’une valeur de Rs 25 millions appartenant à MT – ont été rayées par le tribunal de Port-Louis, hier.

Cette décision fait suite à une motion présentée par ses avocats, Mᵉ Urmila Boolell, Senior Counsel, et Mᵉ Rouben Mooroongapillay.

«Mo kontan mo’nn libere de tou bann sarz»

À sa sortie du tribunal, Sherry Singh est revenu sur les épreuves qu’il a traversées, affirmant que son objectif est désormais de se reconstruire. «Zot finn sey fini nou, me Bondie ek la popilasion finn ede. Mo remersie Bondie boukou. Parski san ki nou gagn enn benediksion, li inposib reziste sa kantite atak ki nou finn gagne. La, zordi, mo kontan mo’nn libere de tou bann sarz», a-t-il déclaré.

Se disant soulagé, il a ajouté : «Après toute cette persécution, aujourd’hui, je suis totalement libéré, sans aucune affaire en cour. Ma priorité est de me reconstruire.»

Après ce long combat, Sherry Singh a remercié ceux qui l’ont soutenu. «Je tiens à remercier Mᵉ Urmila Boolell, qui n’a jamais abandonné, même face à des actions violentes, verbales et physiques. Elle n’était pas obligée de prendre en charge cette affaire complexe et sous forte pression politique, mais elle l’a fait avec détermination, tout comme son équipe.»

Il a aussi salué l’ancien Directeur des poursuites publiques (DPP) , Mᵉ Satyajit Boolell, qui a remis sa toge d’avocat lorsque son épouse, Varsha, était ciblée. «Mᵉ Mooroongapillay, ki mo kamarad ek enn zenn profesionel, finn reziste malgre presion ek tantativ pou aste li.»

Un message aux autorités

Sherry Singh a également exprimé sa reconnaissance envers le représentant du bureau du DPP, qu’il estime avoir agi en toute indépendance. Il a aussi remercié le Premier ministre, le Dr Navin Ramgoolam, et le gouvernement. «Si le Premier ministre n’avait pas clairement affirmé son intention de ne pas tolérer d’ingérence dans les institutions, je ne serais pas libre aujourd’hui.»

Il a dénoncé les pressions exercées par la police à son encontre : «J’ai eu beaucoup de difficultés avec la police qui n’était pas indépendante. Je remercie l’actuel commissaire de police. J’ai le sentiment qu’il n’y a eu aucune interférence, même s’il reste encore des personnes nuisibles dans la force policière. Je continuerai à me battre contre l’injustice.»

Fin de l’affaire

Pour rappel, l’ex-CEO de MT avait fait l’objet de cinq accusations provisoires après sa démission, dans un contexte marqué par l’affaire du «sniffing». Il avait été arrêté dans le cadre de l’affaire du cuivre, des maldonnes concernant le contrat alloué à Huawei pour fournir les boîtiers du projet Showmax/TV 4K, entre autres. Toutes ces accusations ont finalement été rayées par la justice.