À l’occasion de la Fête du Travail, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) a organisé sa traditionnelle marche pacifique, suivie d’un dépôt de gerbes au Raymond Chasles Workers Memorial, à Rose-Hill. Les manifestants ont défilé en entonnant le slogan : «Travayer pa dekouraze, travayer pa perdi konfians», rendant hommage à la lutte des travailleurs mauriciens.

Dans leurs allocutions, les leaders syndicaux ont souligné que les avancées sociales et économiques des dernières décennies sont le fruit d’un engagement collectif. Jane Ragoo a rappelé : «Avek sindika, nou finn gagn saler minimum, PSGF, Redundancy Board, ek bann respect. Kan nou tou ansam, nou gagn rezilta.»

Le ton s’est durci sur la situation actuelle des travailleurs. Reeaz Chuttoo a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative de dilution des revendications ouvrières à travers des événements festifs déconnectés de la réalité, en faisant référence à un Family Fun Day organisé dans le port. Il a ajouté : «Zot finn bizin diviz bann travayer pou pa montre febles politik dan pei.»

La CTSP a critiqué la politique économique du pays, qu’elle juge trop favorable aux intérêts privés. Selon elle, la priorité donnée aux investissements étrangers fragilise les droits des travailleurs. «Investiser pou vini ek trwa kondisio: kado fiskal, mwin inzerans dan Leta, ek dereglementasion lalwa travay. Sa finn fini komanse», a averti Reeaz Chuttoo.

La CTSP s’inquiète également de l’impact de l’augmentation du salaire minimum et de la suppression potentielle du remboursement du transport pour les salariés de 60 ans et plus dans le secteur privé. Les syndicalistes dénoncent une interprétation discriminatoire de la loi. La CTSP a conclu en appelant à la vigilance face à ce qu’elle considère comme une privatisation rampante des services publics. «Kan zot dan lopozision zot ena vizion, kan zot dan gouvernma zot ena televizion», a résumé Reeaz Chuttoo.