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Travailleurs sans salaire, la faim au quotidien

3 juillet 2025, 13:30

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Travailleurs sans salaire, la faim au quotidien

■ Les travailleurs se retrouvent pris au piège sans manger dans un dortoir insalubre et les articles dans la presse n’y font rien.

Parmi les plus durement touchés figurent les travailleurs étrangers. Coupés de leurs familles et sans ressources, ils n’ont pour tout repas qu’une assiette de riz et de dholl, une seule fois par jour. «Ils ne mangent pas à leur faim. Ils attendaient leur salaire pour pouvoir mieux s’alimenter mais aujourd’hui, ils survivent dans l’attente, dans l’angoisse», déplore le syndicaliste Fayzal Ally Beegun.

Il dénonce une injustice criante. «Ces travailleurs voient déduire Rs 3 000 mensuellement de leur salaire pour le logement en dortoir et leurs repas. Mais avec quel résultat ? Ils dorment entassés, mangent à peine, et en sus de cela, ils ne sont même pas payés pour le travail qu’ils continuent à faire.»

La situation n’est guère plus enviable pour les travailleurs mauriciens, contraints de se rendre au bureau du Travail à Rose-Hill pour déposer plainte. Les étrangers, eux, doivent passer par le Migrant Workers Unit. Mais cette procédure est longue, et entre-temps, les ventres restent vides.

«Le ministère attend que tous les travailleurs aient porté plainte pour envoyer l’affaire devant la Cour industrielle. Mais est-ce que cette cour va remplir leurs assiettes ? Est-ce qu’elle va envoyer de l’argent à leurs proches à l’étranger ?», s’indigne encore le syndicaliste.

Face à cette inertie institutionnelle, une mobilisation est prévue pour le 9 juillet devant la Victoria House. Le syndicat espère ainsi briser le silence et forcer les autorités à agir. «Les droits des travailleurs sont constamment bafoués. Ils travaillent mais ils ne sont pas payés. Ils cotisent mais n’ont aucune protection. Ce n’est pas seulement une question de salaire. C’est une question de dignité humaine», martèle Fayzal Ally Beegun.

Alors que certains responsables détournent le regard, sur le terrain, la colère monte. Il y a urgence. Urgence à agir, à protéger, à réparer. Car derrière chaque uniforme de Star Knitwear, il y a un être humain qui, aujourd’hui, a faim.

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