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Lutte contre le terrorisme

Trois Mauriciens inscrits sur la liste nationale des sanctions de l’ONU

17 juin 2025, 10:00

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Trois Mauriciens inscrits sur la liste nationale des sanctions de l’ONU

Le National Sanctions Secretariat a officiellement annoncé l’inscription de trois citoyens mauriciens sur la liste des parties désignées en vertu de la section 9(2) de l’United Nations Sanctions Act 2019 (Financial prohibitions, Arms embargo and Travel ban).

Cette décision, rendue publique par un avis daté du 6 juin, implique des restrictions sévères, notamment des gels d’avoirs, des interdictions de voyage et un embargo sur les armes.

Les Mauriciens concernés sont Mohammad Zafirr Rechad Golamaully, né le 21 février 1989, connu également sous les pseudonymes Abu Hud ou Paladin of Jihad, et Lubnaa Rechad Golamaully, née le 10 août 1992, tous deux domiciliés à Vacoas.

Samuel Tashvin Jodhun, né le 20 mars 2003, habitant à Cité-La-Cure, connu également sous le nom de Mohamad Bilall Jodhun, complète cette liste.

Suite à cette désignation, toute transaction financière ou mise à disposition de biens ou de fonds à ces individus est strictement interdite, en vertu des sections 23 et 24 de cette loi. De plus, ils sont soumis à un embargo sur les armes comme stipulé par la section 35.

Ces sanctions s’inscrivent dans le cadre des engagements de Maurice à l’égard des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies en matière de lutte contre le terrorisme, le financement du terrorisme et la prolifération des armes.

Pas inconnus des autorités internationales

L’inscription de Mohammad Zafirr Rechad Golamaully et de Lubnaa Rechad Golamaully sur la liste des sanctions de l’ONU par le National Sanctions Secretariat remet au premier plan une affaire familiale complexe, mêlant radicalisation présumée, allégations de financements d’activités illicites liées au terrorisme et condamnations à l’international.

Selon des recoupements, Zafirr Golamaully est soup çonné d’avoir rejoint l’organisation terroriste Islamic State of Iraq and Syria (ISIS) après son départ pour la Turquie en 2014. Sa sœur, Lubnaa, l’aurait rejoint un an plus tard.

Mais ce n’est pas la première fois que les membres de la famille Golamaully se retrouvent dans le viseur des auto rités antiterroristes.

Déjà en juillet 2024, les parents de Zafirr – Mamode Rechad Golamaully (alors âgé de 63 ans) et Zulekha Bibi Cassam Mohamed Golamaully (66 ans) – ainsi que son oncle Moha med Cassam Mohamed Hansrod (62 ans), avaient été arrêtés par Interpol-Maurice et la Terrorism Financing Unit du CCID.

Tous trois ont été accusés d’avoir transféré des fonds totali sant plus de Rs 224 000 à Zafirr et à son épouse pendant leur séjour en Turquie, entre 2014 et 2019. Les sommes auraient transité par divers agents opérant en Turquie, soupçonnés d’être des intermédiaires du groupe terroriste.

Les enquêteurs britanniques ont joué un rôle central dans cette affaire, en transmettant aux autorités mauriciennes des preuves documentant les flux financiers suspects.

Lors de leur comparution devant la cour de Port-Louis le 4 juillet 2024, les trois proches avaient été provisoirement inculpés de financement du terrorisme, avant d’être libérés sous caution, avec obligation de se rendre quotidiennement au poste de police le plus proche de leur lieu de résidence.

Fait troublant : un autre oncle de Zafirr, Mohammed Iqbal Golamaully, et son épouse Nazimabee Golamaully, tous deux établis à Londres, avaient été condamnés en novembre 2016 par l’Old Bailey Court à 25 et 22 mois de prison respectivement.

Le couple avait reconnu avoir envoyé de l’argent à Zafirr Golamaully via Western Union, en violation de la Terrorism Act 2000 britannique. Le tribunal avait alors jugé que les fonds étaient destinés à soutenir l’ISIS en Syrie.

La répétition de ces implications familiales, tant à Maurice qu’à l’étranger, alimente les soupçons des autorités mauri ciennes d’un réseau ayant activement soutenu, au fil des ans, un membre radicalisé engagé auprès de l’État islamique.

Bien que Mamode Rechad Golamaully soit désormais décédé, ses liens, qu’ils soient financiers ou idéologiques, conti nueraient d’être perpétués, selon nos sources.

Toujours selon des recoupements, l’inscription de ces trois Mauriciens sur la liste nationale des sanctions de l’ONU vient démontrer la reconnaissance, par la communauté internatio nale, de la gravité de cette affaire.

 

Retrait de Hajjaj bin Fahd Al Ajmi

Le National Sanctions Secretariat a, par ailleurs, annoncé le retrait officiel de Hajjaj bin Fahd Al Ajmi de la liste des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies visant les individus liés à l’organisation État islamique (Daesh) et à Al-Qaïda.

Cette radiation fait suite à une décision du comité du Conseil de sécurité des Nations unies agissant en vertu des résolutions 1267 (1999), 1989 (2011) et 2253 (2015).

La levée des sanctions prend effet immédiatement, ce qui signifie que les mesures de gel des avoirs, d’interdiction de voyager et d’embargo sur les armes – imposés conformément à la résolution 2734 (2024) – ne s’appliquent désormais plus à cette personne.

Le Koweïtien Hajjaj bin Fahd Al Ajmi, né le 10 août 1987, était inscrit sous l’identifiant QDi.328. Il figurait sur la liste avec plu sieurs variantes de son nom, notamment Sheikh Hajaj al-Ajami ou encore Ajaj Ajami. Aucun numéro de passeport ni d’identification nationale n’était officiellement enregistré dans l’avis.

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