Le drame s’est noué dans la quiétude apparente d’un quartier résidentiel du nord du pays. Une adolescente de 17 ans, élève au secondaire, a été retrouvée pendue dans la salle de bain de son domicile en fin d’après-midi, le jeudi 22 mai. Sa mère, une fonctionnaire, venait de rentrer du travail lorsqu’elle a fait la découverte macabre.

Selon les premiers éléments de l’enquête policière, la jeune fille aurait utilisé un morceau de tissu – un horni – qu’elle avait attaché à une grille en métal près des toilettes. En panique, sa mère a tenté de la réanimer, avant d’être rejointe par son époux. Ensemble, ils ont transporté leur fille à l’hôpital du Nord, où les tentatives des médecins pour la réanimer se sont révélées vaines. Son décès a été constaté peu après. À ce stade, tout laisse penser qu’il s’agit d’un suicide. Les enquêteurs ont sécurisé la scène et le tissu utilisé a été saisi comme pièce à conviction. L’enquête suit son cours.

Cependant, au-delà des faits, une douleur sourde traverse cette tragédie : la jeune fille aurait été victime de harcèlement scolaire. Plusieurs sources avancent cette hypothèse avec insistance, évoquant un mal-être grandissant ces derniers mois. Ce nouveau drame ravive le souvenir douloureux d’un autre cas survenu il y a quelque temps, celui d’une collégienne qui s’était jetée du haut du pont sir Anerood Jugnauth, également après avoir été harcelée par ses camarades.

«Le harcèlement scolaire est un fléau silencieux, souvent minimisé, mais dont les conséquences peuvent être irréversibles. Il interroge la responsabilité collective : celle de l’école, des autorités éducatives et des familles, mais aussi celle de la société tout entière face à la souffrance des adolescents», souligne une source.

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Réactions officielles et responsabilités éducatives

À la suite de ce drame, le ministère de l’Éducation a exprimé sa profonde tristesse et présenté ses condoléances à la famille de l’élève, identifiée comme appartenant au Rabindranath Tagore Secondary School (RTSS). Dans un communiqué, les autorités éducatives soulignent qu’aucun signalement de harcèlement n’avait été enregistré par l’établissement. La direction précise que l’adolescente n’avait pas sollicité la cellule d’écoute dédiée, et qu’aucun comportement inquiétant n’avait été noté dans son dossier scolaire.

L’administration du RTSS a notamment rappelé la participation récente de la jeune fille au Youth Parliament, preuve, selon elle, d’un engagement scolaire soutenu. Face à l’émotion suscitée par ce nouveau cas présumé de harcèlement scolaire, le ministère a dépêché une équipe de psychologues afin d’apporter un soutien aux élèves et enseignants bouleversés. Il assure également suivre de près l’enquête policière en cours, espérant que celle-ci permettra de faire toute la lumière sur les circonstances du drame.